Zoo de Beauval : 17 singes "rares et fragiles" dérobés

Des singes tamarins (photo d'illustration).
Des singes tamarins (photo d'illustration). © SEBASTIEN BOZON / AFP
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C.B. avec AFP , modifié à
Deux familles de petits singes rarissimes, sept tamarins-lions dorés et dix ouistitis argentés, ont été volés dans la nuit de samedi à dimanche au zoo de Saint-Aignan-sur-Cher.

Les voleurs étaient des "connaisseurs". 17 petits singes rarissimes ont été volés dans la nuit de samedi à dimanche au zoo de Beauval, à Saint-Aignan-sur-Cher, dans le Loir-et-Cher. Il s'agit de sept tamarins-lions dorés et de dix ouistitis argentés, deux familles de singes protégées. Pour l'heure, les responsables du zoo ne comprennent pas comment le vol a pu se produire. L'établissement est en effet équipé de systèmes de vidéo-surveillance et d'alarme. Et des vigiles patrouillent jour et nuit.

Des singes "rares et fragiles". "Ce sont des singes extrêmement rares, extrêmement fragiles qui font partie de programmes d'élevage internationaux et qui ne nous appartiennent pas. Les tamarins-lions dorés appartiennent au gouvernement du Brésil. C'est très dommageable pour la conservation de l'espèce. Ce sont des espèces extrêmement menacées", a déclaré le directeur du zoo, Rodolphe Delord, interrogé par Europe 1. Le préjudice total est estimé à 200.000 euros.

L'un des tamarins "sous soins intensifs". "Il est indispensable que nous retrouvions ces animaux extrêmement rapidement. Ils sont interdits à la détention chez les particuliers et à la vente. Ils sont très difficiles à nourrir. Ce sont des singes qui doivent être détenus par des spécialistes. Nous espérons vraiment les retrouver et les récupérer rapidement", a-t-il précisé. "L'un des tamarins est sous soins intensifs. Il a une blessure importante à la queue. Il a besoin de soins quotidiens", a-t-il encore averti.

Les voleurs, "des connaisseurs". "Nous ne savons absolument pas comment un tel acte a pu se produire", a-t-il ajouté. Le zoo, doté de vidéo-surveillance et d'un système d'alarme, est surveillé par des "patrouilles de sécurité de jour comme de nuit", a-t-il précisé. "L'enquête est en cours. Nous attendons plusieurs visionnages de vidéo surveillance", a-t-il dit. Les voleurs "sont des connaisseurs. Ils savaient exactement lesquels prendre", selon Rodolphe Delord.

Une "opération planifiée". Le chef des enquêteurs de la gendarmerie du Loir-et-Cher, Eric Chuberre, et la procureure de Blois, Dominique Puechmaille, ont parlé de leur côté d'"une opération planifiée", à l'occasion d'une conférence de presse. Le vol de ces animaux protégés par la Convention de Washington "était relativement facile à condition d'avoir connaissance des lieux", a estimé la procureure.

"Une effraction a été relevée sur une grille du parc et un cache a été apposé sur une caméra de vidéosurveillance", a indiqué la magistrate. Une fois sur place, il a suffi aux malfaiteurs de déboulonner du sol quatre "niches servant de refuge aux animaux et dans lesquelles ils passent la nuit", a poursuivi Dominique Puechmaille. Ces quatre cages, d'environ 50 centimètres sur 50 ont pu ensuite être aisément emportées, a-t-elle souligné. Toutes les gendarmeries de France sont informées, ainsi que les services vétérinaires, et la sécurité a été renforcée aux frontières a par ailleurs indiqué le lieutenant-colonel Eric Chuberre.

Le directeur du zoo lance un appel "à la raison". Selon Rodolphe Delord, les animaux volés sont "interdits à la vente, interdits à la détention. Sauf pour les parcs zoologiques qui ont les autorisations et les compétences  pour les détenir". "Je ne vois absolument pas ce qu'ils peuvent en faire...", a-t-il dit.

"Je suis certain que les personnes qui ont dérobé ces singes vont revenir très vite à la raison et nous les rendre de façon à ce qu'ils puissent retourner chez nous où ils avaient un lieu de vie idéal", a conclu le directeur du zoo.