Une plaque à la mémoire du dernier couple homosexuel exécuté en France vandalisée à Paris

C'est la deuxième fois que cette plaque est vandalisée en quelques mois.
C'est la deuxième fois que cette plaque est vandalisée en quelques mois. © Capture d'écran Twitter Anne Hidalgo
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avec AFP
Pour la deuxième fois en quelques mois, une plaque rendant hommage au dernier couple homosexuel exécuté en France a été vandalisée à Paris.

Une plaque à la mémoire du dernier couple homosexuel exécuté en France en 1750 a été vandalisée à Paris, pour la deuxième fois en quelques mois, a-t-on appris lundi auprès de la Mairie de Paris.

Pas de revendication. Cette plaque, inaugurée en 2014 et située dans le centre de Paris, a été repeinte à l'encre et des affiches "Pour faire un enfant : je suis un homme et pas un gay" y ont été collées. Les dégradations n'ont pas été revendiquées, a indiqué la Ville.

Le couple condamné au bûcher en 1750. La plaque rendait hommage à Bruno Lenoir, un cordonnier d'une vingtaine d'années, et Jean Diot, employé de maison de 40 ans. Surpris en plein acte sexuel le 3 janvier 1750, les deux amants avaient été arrêtés à cet endroit et condamnés au bûcher. Ils seront les derniers mis à mort en France pour le simple crime d'homosexualité et brûlés sur la place de Grève (de l'Hôtel-de-Ville).

Deuxième acte de vandalisme en quelques mois. C'est la deuxième fois que cette plaque est vandalisée en quelques mois : des gerbes de fleurs déposées devant la plaque avaient été brûlées le 17 mai à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre les LGBTphobies.

En plein Gay Games. Dans un message posté sur Twitter, Anne Hidalgo s'est dit "choquée par cette nouvelle démonstration honteuse d'homophobie !", alors que se tient depuis samedi la 10ème édition des Gay Games, mondiaux de la diversité et événement militant visant à déconstruire les stéréotypes et lutter contre la haine envers les personnes LGBT+.

En juin, un passage-piéton aux couleurs de l'arc-en-ciel avait été dégradé et recouvert d'insultes homophobes dans le quartier parisien du Marais, où sont concentrés la majorité des bars et boîtes de nuit gays.

L'homosexualité dépénalisée en 1791. L'homosexualité n'a été dépénalisée en France qu'en 1791 dans le code pénal. À l'époque, la loi ne la reconnaît pas pour autant et les homosexuels peuvent être poursuivis sous d'autres incriminations comme l'outrage à la pudeur. En 1981, la France retire l'homosexualité de la liste des maladies mentales. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) fera de même le 17 mai 1990. Le 4 août 1982, la loi supprime toute pénalisation de l'homosexualité impliquant des personnes de plus de 15 ans (majorité sexuelle).