Un surveillant de collège en garde à vue pour viols sur mineurs

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Walid Berrissoul avec Noémie Schulz et , modifié à
Un surveillant de collège a été placé en garde à vue, mardi matin, dans le Pas-de-Calais. Il est soupçonné de viols, d'agressions sexuelles et de corruption de mineurs sur neuf victimes.

Nouvelle affaire de pédophilie à l'école. Un surveillant de collège a été placé en gardeà vue, mardi matin, vers 11 heures, dans le Pas-de-Calais. L'homme, âgé de 23 ans, est soupçonné de viols, d'agressions sexuelles et de corruption de mineurs, selon les informations d'Europe 1. Les neuf victimes sont scolarisées au collège de la commune de Leforest, près de Lens. Toutes les jeunes filles, âgées de 12 à 15 ans, présenteraient des "fragilités psychologiques", selon RTL qui a révélé l'affaire.

>> Mise à jour du jeudi 23 avril : le surveillant qui "ne conteste pas les faits", a annoncé le procureur de Béthune, Philippe Peyroux, a été mis en examen jeudi soir et placé en détention provisoire, après son interpellation, mardi, dans le cadre d'une enquête pour viols et atteintes sexuelles sur neuf adolescentes de 12 à 15 ans.

Signalé par une mère de famille. C'est une mère de famille, alertée par les messages envoyés par sa fille à un adulte, qui a alerté les services de l'Education nationale. Le surveillant a alors été mis à pied fin janvier, début février. Parallèlement à ça, le parquet de Béthune a été prévenu et a ouvert une enquête. Dans le cadre de cette enquête, les collégiens ont été entendus et neuf jeunes filles ont fait part de comportements déplacés.

Des rendez-vous en dehors du collège. Les victimes présumées ont essentiellement fait état d'atteintes à caractère sexuel et de corruption de mineur. Il est en effet reproché au surveillant d'avoir échangé sur les sites de tchat, notamment des photos. Le surveillant aurait également rencontré les jeunes filles en dehors du collège. Lors de ces rendez-vous il a échangé des caresses et des baisers avec certaines. L'une des victimes présumées fait état d'un viol.

"Il se comportait bizarrement". Interrogés, les collégiens de l'établissement font état de plusieurs rumeurs sur le surveillants ces derniers mois. "A chaque fois il était plus avec les filles qu'avec les garçons, dans la cours de récréation. Parfois, il était dehors avec les filles à côté de l'arrêt de bus. Il leur parlait", confie une élève. "Il se comportait bizarrement avec les filles", ajoute un autre au micro d'Europe 1.

"Il avait le profil classique du jeune bien sous tout rapport". Le maire de la ville, lui, parle d'un jeune homme au profil "classique". "La personne qui est suspectée ne présentait aucune prédisposition à passer à ce genre d'acte. Il avait le profil classique du jeune bien sous tout rapport, qui suit son parcours classique de formation, qui fait du sport. Il n'aurait inquiété personne au préalable. C'est peut-être ce qu'il y a de plus inquiétant", estime l'élu.

Il reconnait l'essentiel des faits. Une psychologue est attendue jeudi au collège, pour que les élèves se confient, avec la crainte de découvrir d'autres victimes présumées. Lors de sa garde à vue, le suspect à reconnu l'essentiel des faits. Il devrait être présenté à un juge d'instruction jeudi en vue de sa mise en examen. Un mandat de dépôt devrait également être prononcé à son encontre.

Les signalements se multiplient. Pour l'heure, il ne peut y avoir de vérification systématique du casier judiciaire des plus d'un million de fonctionnaires qui travaillent dans les établissements scolaires. Mais depuis la mise en examen et l'incarcération, fin mars, d'un directeur et enseignant soupçonné d'avoir violé plusieurs de ses élèves à l'école primaire de Villefontaine, en Isère, les signalements se multiplient. Des dénonciations qui ont, le plus souvent, été envoyées sur la boite mail du ministère de l'Education nationale. Si bien que cinq affaires de pédophilie ont été rendues publiques en seulement un mois.

Depuis 1957, il existe une directive émanant directement du cabinet du ministre de la Justice, qui a été renouvelée à cinq reprises, dont la dernière fois le 11 mars dernier. Ce texte rappelle aux procureurs qu'ils ont l'obligation de signaler à l'administration toute condamnation d'un agent public. Mais les parquets croulent sous les dossiers et cette circulaire est parfois "perdue de vue".

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le maire christian musial