Champs-Élysées : un policier tué, l'État islamique revendique

L'échange de coups de feu a eu lieu sur les Champs-Élysées, à Paris, jeudi soir.
L'échange de coups de feu a eu lieu sur les Champs-Élysées, à Paris, jeudi soir. © AFP
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T.M. avec Alain Acco , modifié à
Un policier a été tué par balles et deux autres blessés, jeudi soir à Paris, sur les Champs-Élysées. L'auteur des coups de feu a été abattu. Le groupe État islamique a revendiqué l'attaque.

Jeudi soir sur les Champs-Elysées à Paris, un homme a tué un policier et blessé deux autres lors d'une fusillade revendiquée par le groupe Etat islamique (EI). L'assaillant a été abattu.

Les principales informations à retenir :

  • Un policier a été tué et deux autres blessés, dont un grièvement, jeudi soir à Paris. L'assaillant a été abattu.
  • L'État islamique a revendiqué l'attaque
  • Une perquisition était en cours en Seine-et-Marne au domicile présumé de l'assaillant 
  • Sur France 2, François Fillon a demandé la suspension de la campagne électorale

#LES FAITS

L'agresseur est arrivé en voiture. Selon les informations d'Europe 1 fournies par le ministère de l'Intérieur, le scénario laisse très clairement penser à un acte terroriste. Selon cette source, l'agresseur est arrivé en voiture vers 21 heures, est sorti de son véhicule et a directement ouvert le feu avec une arme automatique, une kalachnikov de type AK-47. Ses tirs visaient le car de police qui se trouvait stationné là. Un gardien de la paix de la compagnie de sécurisation et d'intervention rattaché à la Direction de l'ordre public et de la circulation de la Préfecture de police de Paris a été tué.

L'assaillant a ensuite essayé de s'en prendre à d'autres policiers en courant et en tirant en même temps. Deux policiers ont alors été blessés, dont un grièvement, touché dans le dos. L'homme a ensuite été abattu. Une femme, une ressortissante qui se trouvait sur les lieux de l'attaque, a également été légèrement blessé, vraisemblablement par des éclats.

#L'ENQUÊTE

L'État islamique revendique. Dans la soirée, l'État islamique a revendiqué l'attaque via l'agence Amaq, canal habituel de communication de l'organisation. Presque aussitôt après les faits, le parquet antiterroriste s'est saisi de l'enquête. Cette enquête en flagrance a été confiée à la Section antiterroriste (SAT) de la Brigade criminelle et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a précisé le parquet. 

Un conseil de défense convoqué. Après une réunion de crise avec le Premier ministre Bernard Cazeneuve et le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl, François Hollande, a convoqué un conseil de défense, prévu vendredi à 8 heures. "Un hommage national sera rendu" au policier tué, a encore précisé depuis la cour de l'Élysée le chef de l'État, qui a annulé son déplacement prévu vendredi en Bretagne.

Perquisitions et vérifications. "L'identité de l'attaquant est connue et a été vérifiée", a annoncé le procureur de la République de Paris, François Molins. S'exprimant devant la presse près du lieu de l'attaque, il s'est cependant refusé à donner l'identité de cet homme. Des perquisitions et investigations sont en cours pour établir "s'il a bénéficié ou pas de complicités", a poursuivi François Molins, qui donnera un point presse vendredi dans la journée. L'assaillant serait un délinquant de droit commun radicalisé et connu des services de renseignement pour avoir manifesté son intention de tuer des policiers. Il serait même "fiché S", selon les informations d'Europe 1. Une perquisition est a été menée à son domicile, en Seine-et-Marne.

Le véhicule de l'assaillant examiné. Des vérifications ont également eu lieu autour des Champs-Élysées, où d'importantes forces de police ont été déployées. Des opérations de déminage du véhicule de l'assaillant ont également été effectuées, a précisé le ministère sur Twitter.

#QUID DE L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE ?

Fillon veut interrompre la campagne, pas Mélenchon. L'attaque pose évidemment la question de la tenue de la campagne électorale, à trois jours du premier tour. "Nous serons d'une vigilance absolue" pour sécuriser l'élection présidentielle, a assuré François Hollande, alors que se tenait dans le même temps sur France 2, l'émission "15 minutes pour convaincre". Lors de celle-ci, François Fillon a plaidé pour la suspension de la campagne : "Je considère que dans le contexte que nous vivons il n'y a pas lieu de poursuivre la campagne électorale", a déclaré le principal candidat de la droite.

Le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a exprimé son désaccord avec François Fillon. "Dans l'attente d'informations plus sûres, il me paraît nécessaire de répondre d'abord à notre devoir de citoyen : pas de panique, ne pas interrompre le processus de notre démocratie, de manière à bien montrer que les violents n'auront pas le dernier mot contre les républicains", a-t-il dit. "Ce serait une grave erreur de tomber dans la peur et de mettre entre parenthèses le débat démocratique", a acquiescé Benoît Hamon auprès de l'AFP.

Plusieurs déplacements annulés. Emmanuel Macron avait été le premier à réagir à l'antenne de France 2. "Cette menace, cet impondérable, fait partie du quotidien des prochaines années. Je veux témoigner toute ma solidarité à l'égard de nos forces de police et plus largement nos forces de l'ordre. Et je veux avoir une pensée pour la famille de la victime", a-t-il dit. Si l'équipe du candidat d'En Marche ! "réfléchissait" encore peu après minuit à maintenir ses deux meetings à Rouen et Arras, Benoît François Fillon et Marine Le Pen ont quant à eux annulé leurs derniers déplacements de campagne prévus vendredi. À l'inverse, Jean-Luc Mélenchon a maintenu l'"apéro insoumis" prévu à 19 heures dans le quartier de Ménilmontant à Paris. De même, Nicolas Dupont-Aignan se rendra en Seine-Saint-Denis puis dans l'Essonne comme prévu. Philippe Poutou tiendra bien un meeting à Annecy.