Un islamiste radical écroué pour un projet d'agression d'une députée socialiste

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CB avec AFP , modifié à
Un homme de 32 ans, qui se présente comme un musulman radical, a été écroué mardi pour un projet d'agression contre Seybah Dagoma. Il s'est dénoncé lui-même auprès de la plateforme de signalement anti-djihad.

Il se présente comme un musulman radical. Un homme de 32 ans a été écroué mardi pour un projet d'agression contre une députée socialiste, Seybah Dagoma, a indiqué jeudi une source judiciaire confirmant une information de la publication La Lettre A. Il s'est dénoncé lui-même auprès de la plateforme de signalement anti-djihad mise en place par le ministère de l'Intérieur, ont indiqué des sources proches du dossier. Il avait été interpellé en région parisienne le soir du 29 octobre. 

Il s'est radicalisé en prison. Cet homme, qui a fait de la prison pour des faits de vol aggravé et de trafic de drogue, n'était pas connu des services de justice pour des faits de terrorisme, selon les informations d'Europe 1. Il était sorti de prison en février 2015 après avoir été condamné dans une affaire de trafic de drogue. D'après les premiers éléments de l'enquête, il aurait fréquenté durant sa détention des islamistes radicaux. Mais cet homme n'était pas connu des services judiciaires pour des faits relevant de l'islamisme radical et une source proche du dossier le décrit comme un "musulman non pratiquant".

La première fois qu'une élue est visée dans ce contexte. Il a expliqué avoir voulu servir le djihad en attaquant la députée socialiste, sans préciser les modalités de son attaque. C'est la première fois, depuis que la menace d'attentat islamiste est considérée comme maximale par les autorités françaises, qu'une élue semble visée. Députée depuis 2012 et d'origine tchadienne, Seybah Dagoma est une avocate de 37 ans.

Entendue, la députée PS a indiqué ne pas connaître cet homme, selon une source proche du dossier. Elle avait toutefois rendez-vous avec lui dans les prochains jours, après qu'il l'avait contactée pour un projet de chaîne télé qu'il disait avoir. C'est lors de ce rendez-vous que l'agression aurait pu survenir.

Des analyses psychiatriques demandées. L'enquête visera à déterminer les motivations précises de cet homme ainsi que le détail de son projet criminel. Une expertise psychiatrique doit notamment être diligentée. Cet homme, né dans les Hauts-de-Seine, était logé chez une connaissance en région parisienne, a précisé une des sources proches du dossier, sans plus de détail. Lors de la perquisition menée par les enquêteurs, une masse, ainsi que des douilles percutées ont été retrouvées par les enquêteurs. De la littérature islamiste radicale a également été saisie.

Il a été mis en examen pour entreprise individuelle terroriste, une première pour ce chef de poursuite. Un débat sur son placement en détention provisoire doit se dérouler vendredi devant un magistrat spécialisé, a précisé la source judiciaire.