Il vient à l'école avec un pistolet, prison ferme pour son père

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avec AFP , modifié à
Un enfant de sept ans s'est présenté mardi à son école avec un pistolet, non chargé, trouvé chez lui. Jugé en comparution immédiate, son père a été condamné jeudi à un an et demi de prison.

Il a provoqué la stupeur dans son école de Bruay-sur-l'Escaut, dans Nord. Un enfant de sept ans s'est présenté mardi en classe avec un pistolet, non chargé, qu'il avait trouvé chez lui. Jugé jeudi en comparution immédiate, son père, bien connu de la justice, a été condamné à un an et demi de prison ferme. Il répondait, devant le tribunal correctionnel de Valenciennes, d'acquisition et détention d'arme à feu, ainsi que de mise en danger de la vie d'autrui.

Il trouve l'arme dans la salle de bain. C'est avant de partir mardi pour l'école Léo-Lagrange, en périphérie de Valenciennes, que le garçon avait aperçu le pistolet, dans le tiroir de la salle de bain familiale, en même temps que son dentifrice. L'arme est un 3.65, qu'il croit en plastique dans un premier temps, avant de réaliser qu'il s'agit d'un vrai pistolet. L'aîné de 9 ans avait bien interdit à son frère de toucher à l'arme, quand ils se sont retrouvés dans la salle de bains.

Il frappe l'élève qui le dénonce. Mais le cadet a décidé de l'emporter à l'école avant d'être dénoncé par un camarade - qu'il a frappé pour cette trahison. La maîtresse a alors récupéré l'arme et prévenu le père le soir même. Le lendemain, mercredi, le directeur de l'école a contacté la police, qui est venue saisir le pistolet. Le père a été placé en garde à vue dans l'après-midi, a indiqué le procureur de la République de Valenciennes, François Pérain. "Je regrette, j'aurais pas dû la mettre là", a déclaré le père de famille devant le tribunal. "On a eu des menaces", s'est-il justifié.

Le casier judiciaire du père bien rempli. Bien connu de la justice, appartenant à la communauté sédentarisée des gens du voyage, Jean R., âgé d'une trentaine d'années, compte 28 mentions à son casier judiciaire pour divers faits, en France et en Belgique. Il était sorti de prison en octobre dernier, en liberté conditionnelle, après cinq ans en détention pour vol aggravé. Il dit avoir acheté cette arme pour 100 euros, pour se défendre par rapport à des "embrouilles" passées. Il jure qu'il ne savait pas que c'était une arme de guerre, même si c'est écrit dessus : il ne sait pas lire.

Les enfants placés. Les juges l'ont reconnu coupable de l'ensemble des infractions qui lui étaient reprochées et l'ont condamné à la peine requise par le ministère public, soit 18 mois de prison ferme avec mandat de dépôt. Le père de famille a également écopé de plusieurs centaines d'euros d'amende. Un juge d'application des peines décidera de révoquer ou non sa liberté conditionnelle au cours d'une prochaine audience.

Les deux enfants ont été placés mercredi soir et une audience doit avoir lieu sous quinze jours devant un juge des enfants. Ils étaient déjà suivis.