Un agriculteur, éphémère acteur dans 'Normandie nue', victime de deux incendies criminels

© Capture d'écran Youtube film "Normandie nue".
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François Coulon, édité par A.D , modifié à
Didier Roguet, éleveur et acteur à ses heures, a vu son troupeau décimé à la suite de sa participation au film. Il y voit une vengeance "pure et simple".
REPORTAGE

C'est une belle aventure de cinéma qui tourne à la sombre histoire. Un éleveur normand, Didier Roguet, devenu comédien de manière éphémère pour le film Normandie nue, sorti mercredi en salles, vit de lourds désagréments. Alors qu'il avait tourné nu pour manifester le désarroi des agriculteurs et loué sa ferme à François Cluzet pour les besoins du long-métrage, l'agriculteur n'a pu que constater, quatre mois après le tournage, que deux incendies criminels avaient ravagé sa propriété. Il ne peut désormais plus travailler. Europe 1 est allé à sa rencontre dans l'Orne.

"Une vengeance pure et simple". Il était devenu une vedette locale, jouant parmi les têtes d'affiches du cinéma français. Mais le drame vient de frapper à sa porte, avec deux incendies qui ont eu lieu à quelques heures d'intervalle. Didier Roguet a son analyse : "Quand vous faites un film comme ça, on croit que vous avez gagné des millions et il y a une vengeance parfois pure et simple, en se disant 'Il ne va pas l'emmener au paradis, je vais cramer sa ferme'. Si je n'étais pas indemnisé, je pourrais fermer la boutique dans un mois. J'étais au zénith, là, je suis dans l'enfer. Je vais arriver à près de cinquante animaux perdus. Mon cheptel se trouve décimé, c'est catastrophique."

Entendu sur europe1 :
J'étais au zénith, là, je suis dans l'enfer. je vais arriver à près de cinquante animaux perdus

Sa femme redoute le pire. Le préjudice est évalué à 500.000 euros. Hélène, l'épouse de Didier, ne cache pas son inquiétude : "C'est la déchéance totale. On n'a plus de fourrage pour les animaux. Tous les jours, il y a des bovins qui meurent". Et d'ajouter : "J'ai peur que se reproduisent les images que j'ai vues dans le film, c'est-à-dire la pendaison", dit-elle. "Je pars au travail, je reviens avec une boule au ventre en me disant 'Pourvu qu'il soit là, dans la maison". J'ai peur qu'il fasse un geste irréversible."

Depuis trois mois, la compagnie GAN subordonnait le versement d'une première aide d'urgence à la clôture de l'enquête de gendarmerie. Samedi soir, miraculeusement, on annonçait l'envoi d'un premier chèque.