Tuerie : Zainab, 7 ans, est sortie du coma

Des anonymes ont déposé des fleurs sur le lieu du drame.
Des anonymes ont déposé des fleurs sur le lieu du drame. © Max PPP
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
La Britannique de sept ans est le témoin-clé dans cette enquête sur la tuerie.

Elle est sans doute celle qui permettra de faire la lumière sur les circonstances du drame. Zainab, petite Britannique de sept ans et le témoin-clé de la tuerie de Chevaline, en Haute-Savoie, est sortie du coma artificiel dimanche. Si actuellement, elle ne peut pas encore être auditionnée, son témoignage s’avérera crucial dans l'enquête. 

"La petite fille est sortie du coma artificiel mais elle est sous sédatifs et n'est donc toujours pas audible", a déclaré Eric Maillaud, le procureur de la République à Annecy, Eric Maillaud. 

Zainab, dont le pronostic vital était engagé le soir du drame, avait reçu des coups extrêmement violents à la tête et une balle dans l'épaule, tandis que ses parents étaient tués de deux balles dans la tête, dans leur voiture.

La seule à avoir vu le(s) assaillants

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© Max PPP

La jeune fille est la seule à avoir vu le ou les assaillants, à pouvoir donner leur nombre et leur description.

Les auditions de sa sœur, Zeena, quatre ans, restée cachée pendant la fusillade parmi les bagages aux pieds de sa mère, ont seulement permis de confirmer qu'elle était en voiture avec son "papa", sa "maman" et "sa sœur". Elle "a entendu mais n'a rien vu" du drame et a donc été incapable de fournir des éléments utiles à l'enquête.

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"Amener un enfant à dire des choses"

L'audition de Zainab doit être filmée, comme le prévoit la loi française pour les mineurs. Elle sera menée par des gendarmes spécialisés dans les auditions de mineurs. "L'idée, c'est d'amener un enfant à dire des choses sans qu'on lui pose trop de questions. Bien souvent, un enfant a envie de faire plaisir et a tendance à dire 'oui' parce qu'il pense que ça fera plaisir de dire 'oui'. Et c'est dramatique pour l'enquête", a assuré le procureur.

S'ajoute, dans le cas de cette Britannique, la difficulté impliquée par la présence nécessaire d'un traducteur. D'autant que restent envisageables de possibles séquelles du grave traumatisme crânien subi par la fillette.

"Quelqu'un qui rassure"

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Au-delà des strictes compétences professionnelles des enquêteurs, la question de leur identité est importante, a souligné Jean-Pierre Rosenczveig, président du tribunal pour enfants de Bobigny, interrogé samedi sur la chaîne I-Télé. Souvent, "on va faire appel à quelqu'un qui rassure", un senior de la brigade, a-t-il expliqué.

Une "stratégie" peut consister à "accueillir un enfant de huit, neuf, dix ans dans un contexte chaleureux" : "on offre une collation, son regard va être attiré par telle ou telle personne, il va commencer à discuter avec cette personne-là, les autres policiers vont se retirer et c'est ce policier qui va l'interroger", a-t-il précisé.

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Interrogée dans sa chambre à Grenoble

Il existe en France des Unités médico-judiciaires (UMJ), le plus souvent installées dans des hôpitaux, où sont menées les auditions d'enfants victimes de violences. Les enfants y sont entendus dans des salles d'audition spécialement aménagées, avec des jouets pour les aider à s'exprimer.

Mais concernant Zainab, en raison de son état de santé, l'audition sera menée selon toute vraisemblance dans sa chambre de l'hôpital de Grenoble. Qu'elles soient réalisées en UMJ ou ailleurs, les auditions des enfants sont filmées, afin de leur éviter de répéter leur récit au long de la procédure.