Task Force Lafayette : des ex-militaires français contre Daesh

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© Capture d'écran Facebook
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Benjamin Peter et M.-A.B
Une quinzaine d'anciens soldats ont décidé de partir combattre les djihadistes en Irak, avec les Peshmergas kurdes.

Une unité de vétérans de l'armée française se prépare à aller combattre l’Etat islamique. Ils sont une dizaine d'ex-militaires, âgés de 23 à 50 ans, et s'organisent pour partir en Irak pendant plusieurs mois dans le but d'y combattre les hommes du groupe djihadiste Etat islamique, rapportait France Info mardi.Ils se sont baptisés la Task Force Lafayette, du nom d'une brigade engagée en Afghanistan et officiellement dissoute fin 2012.

Des hommes rompus au combat. Le groupe se compose d'une quinzaine d'hommes et de femmes tous issus de groupes d'intervention de la marine, des parachutistes ou des forces spéciales, qui ont vécu les combats au plus près. Certains de ces militaires, pas encore "retraités", ont même décidé de quitter l'armée pour rejoindre les combattants kurdes, les fameux Peshmergas, en Irak.

"On a l'intime conviction que c'est notre devoir". Europe 1 a rencontré l'un d'eux. C'est un ancien Para, qui se fait appeler Ach. L'homme ne comprend pas pourquoi la France n'intervient pas contre Daesh. "Je suis déçu de l'inaction de la France", explique-t-il. "On a l'intime conviction que c'est notre devoir. Il s'agit d'aller combattre un mal que l'on voit arriver depuis des années et qu'on laisse grandir. Nous on veut l'arrêter. On n'est pas des têtes brûlées mais on a peur d'attendre chez nous, d'être passifs. On va finir par broyer notre souris entre nos mains quand on va voir des informations sur le Net", poursuit-il. Et de conclure : "la France ne t'emmènera pas de toute façon. Donc à un moment il faut prendre ton billet d'avion".

Ces ex-militaires rejettent toute motivation politique ou religieuse. Ils s'autofinancent en grande partie et ont récolté des dons via leur page Facebook. Toutefois, ces derniers l'assurent : ils n'ont pas l'intention de devenir mercenaires. Ils expliquent partir pour faire bénéficier les combattants kurdes de leurs expériences. Et, si nécessaire, d'aller au feu pour protéger les populations locales.