Ses collègues lui offrent 213 jours de RTT pour s'occuper de son fils malade

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François Coulon avec C.P. , modifié à
C'est un beau geste pour la maman du petit Noah, un garçon de neuf ans atteint d'une tumeur au cerveau. Ses collègues se sont cotisés pour lui offrir dix mois de congés payés. 
REPORTAGE

C'est un cadeau de Noël que la maman du petit Noah n'attendait pas. Ses collègues lui ont offert 213 jours de congés payés pour pouvoir s'occuper de son petit garçon de neuf ans atteint d'une tumeur au cerveau, un pur acte de générosité et de solidarité.

Une tumeur cancéreuse. Depuis la mort du père de ses trois enfants, en 2007, Sandrine élève seule ses deux jumeaux de 13 ans et le petit Noah, neuf ans, suivi depuis le 25 juin par l'hôpital Sud de Rennes, pour une tumeur au cerveau. "Au départ, le médecin pensait à une allergie ou une sinusite, mais comme Noah était toujours fatigué, qu'il avait des saignements de nez, il nous a envoyés faire un scanner, aux urgences de l'hôpital de Mayenne", raconte la maman. Le diagnostic tombe, la tumeur au cerveau de Noah est bénigne. Mais son état de santé ne s'améliore pas pour autant. Deux semaines après, Noah passe de nouveaux examens à Rennes et le verdict tombe : la tumeur est cancéreuse.

Noah est hospitalisé durant un mois pour suivre une chimiothérapie. Le garçon doit ensuite subir un traitement lourd avec trois prises de sang par semaine et une séance de chimiothérapie à Rennes, toutes les trois semaines. "Noah a été opéré le 17 novembre, à Villejuif. On lui a enlevé sa tumeur. Il a repris les séances de chimio au début du mois. Il en aura trois en tout, puis vingt-huit séances de radiothérapie qu'il a commencé hier", détaille Sandrine.

90 jours d'arrêt maladie. Pour pouvoir accompagner son fils à l'hôpital, Sandrine doit alors arrêter son travail d'opératrice chez Howmet Ciral, une fonderie à Evron en Mayenne, où la famille habite. Elle se met en arrêt maladie pendant 90 jours, puis en arrêt de travail durant quinze jours, "avec une perte de salaire de 10% à 15%", explique la mère de famille. Une situation délicate pour cette maman de 44 ans, seule avec ses trois enfants. Mais c'était sans compter sur la générosité de ses collèges de la fonderie. 

Le plus beau des cadeaux de Noël. Ils lui ont offert le plus beau des cadeaux, en pleine épreuve : 213 jours de congés payés. Parmi les donateurs, il y a Anthony : "je le voyais vivre ce petit Noah. On est écroulé dans le sens où on est impuissant. Moi c'est ça qui me bouleverse. Les gens ont vraiment fait ça spontanément, c'est un élan naturel de tout le monde, même chez les supérieurs. C'est fantastique ! Heureusement qu'elle a ça. S'il fallait qu'elle travaille en plus, ce ne serait pas possible. Et puis s'il faut en donner d'autres, et bien on le fera !", affirme-t-il. 

"C'est deux là sont mes héros". C'est une loi de 2014 qui permet ce don à un collègue dont l'enfant est gravement malade. "Les médecins m'ont dit au mois de janvier qu'il fallait que je passe un an avec Noah. Comme c'est un petit garçon, il faut tout le temps être avec lui pour le soutenir s'il a un coup de cafard ou pour lui remonter le moral", raconte la maman en tenant la main de son fils. "Mes collègues sont très solidaires car c'est un enfant. Cela me touche beaucoup ce qu'ils ont fait, tout ce soutien, c'est un très beau geste" ajoute-t-elle.

Depuis le 5 octobre et jusqu'au 5 août, Sandrine passe donc ses journées aux côtés de son fils grâce à la mobilisation de tous ses collègues, y compris des deux syndicats de l'entreprise, habituellement en désaccord. A neuf ans, Noah souffre mais il ne se plaint jamais, "comme sa mère" souligne Anthony. "Ces deux là sont mes héros".

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