L'incendie s'est propagée depuis la salle du sous-sol. 1:30
  • Copié
avec Théo Maneval et agences , modifié à
Les bougies d'un gâteau d'anniversaire, porté par un invité ayant chuté dans le bar, ont provoqué l'incendie mortel. 

La soirée d'anniversaire a viré au drame. Dans la nuit de vendredi à samedi, un incendie est survenu dans un bar du centre-ville de Rouen, faisant au moins treize morts et six blessés dont un grave. C'est l'incendie le plus meurtrier en France depuis 2005.

Une jeune fille en état d'"urgence absolue". "Les pompiers ont été contactés à 0h20 pour intervenir dans le bar Cuba Libre, rue Jacques Cartier. Ils sont arrivés rapidement", a précisé Yvan Cordier, secrétaire général de la préfecture de Seine-Maritime. Une cellule de soutien médico-psychologique a été ouverte au CHU Charles-Nicolle de Rouen et une chapelle-ardente installée. Les victimes sont de jeunes gens, âgés de 16 à 25 ans.

Parmi les six blessés, "une personne est en urgence absolue", a ajouté Yvan Cordier. Il s'agit d'une jeune femme, qui a été transférée à l'hôpital Saint-Louis, à Paris, a indiqué le maire PS de Rouen Yvon Robert. Les cinq autres blessés ont été hospitalisés au CHU de Rouen mais en sont sortis, a précisé l'édile.

Que s'est-il passé ? L'incendie s'est déclaré aux alentours de minuit, dans une salle située au sous-sol du bar "Cuba Libre", lors d'une fête d'anniversaire. "J'étais au bar, au rez-de-chaussée, en train de prendre un verre. On a vu les flammes, c'était comme un lance-flammes, tout a été très vite", a témoigné Stéphanie, 36 ans. Au micro d'Europe 1, un homme a rapporté : "c’est allé très vite, j’étais avec des copains. J’ai vu le patron crier, demander de l'aide. On a essayé de rentrer, de casser les vitres avec des chaises, mais il y avait trop de fumée". 

"Quelqu'un est descendu avec un gâteau d'anniversaire avec des bougies et a chuté dans l'escalier" menant au sous-sol, a expliqué samedi après-midi le vice-procureur de la République de Rouen, Laurent Labadie. "Il y a eu projection des bougies sur les murs et sur le plafond" recouvert d'un isolant phonique. "Il y a eu une inflammation immédiate et propagation de gaz", a-t-il précisé. Selon les témoignages qu'a pu recueillir Europe 1, de la moquette pavait les murs et des mousses insonorisantes étaient fixées au plafond, deux matériaux très inflammables.

Une enquête judiciaire ouverte. Dans la matinée, la police de Rouen avait indiqué que les victimes avaient été intoxiquées après l'embrasement d'une matière du plafond de la salle. Bernard Cazeneuve a annoncé dans un communiqué qu'une "enquête judiciaire est en cours pour déterminer les causes de l'incendie", tandis que François Hollande a assuré que "tout sera fait" pour "en connaître les causes". Les investigations devront éclaircir le scénario du drame et se pencheront notamment sur le respect des normes de sécurité. Ainsi que sur les issues de secours, a indiqué une source proche de l'enquête. 

"J'ai requis un expert en incendie qui fait les constatations cet après-midi", a souligné le vice-procureur Laurent Labadie. Celui-ci "dira si la pièce était réglementaire et va nous éclairer sur les conditions de propagation" des flammes et des fumées "telle qu'elle a empêché les gens de sortir" du sous-sol. Selon les informations d'Europe 1, les escaliers en bois pour remonter du sous-sol étaient notamment très exigus. Le magistrat, lui, a évoqué un "un escalier étroit et assez raide", alors qu'il était interrogé sur l'aspect "souricière" du lieu.  

Samedi après-midi, un périmètre de sécurité constitué de barrières métalliques était toujours en place devant le Cuba Libre. De nombreux anonymes y ont déposé des bouquets ou de simples roses.