Procès Pérol : l’ex-conseiller de Sarkozy défend sa "complète éthique"

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François Pérol à l'ouverture de son procès, au tribunal correctionnel de Paris, le 22 juin 2015. © BERTRAND GUAY / AFP
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Noémie Schulz et , modifié à
L’actuel patron de la BPCE, qui comparaît pour prise illégale d'intérêts dans sa nomination à la tête du groupe bancaire, a mis en avant sa déontologie professionnelle.

L'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, François Pérol, a passé la journée, seul, à la barre. Un exercice inédit, et parfois difficile, pour cet homme au CV impressionnant. HEC, Sciences-Po, major de promotion à l’ENA, ce prévenu atypique est jugé depuis lundi pour prise illégale d'intérêts devant le tribunal correctionnel de Paris.  

Cheville ouvrière de la fusion bancaire ? Pendant des heures, le haut fonctionnaire, passé par les plus prestigieuses banques et les cabinets ministériels, a répondu aux questions des juges. Ces derniers tentent de comprendre si François Pérol a manœuvré lorsqu’il était à l’Elysée pour être nommé, en février 2009, à la tête du nouveau groupe BPCE (Banque populaire-Caisse d'Epargne), résultat de la fusion entre les deux banques. Et pendant des heures, l’ex-secrétaire général adjoint a tout fait pour expliquer qu’il n’en était rien. Non sans agacement, parfois,  face au scepticisme affiché du procureur.

Dans les arcanes de la crise financière. C’est une plongée dans les coulisses de gestion de la crise financière de 2008 que François Pérol a présenté aux juges, lundi. "Oui, beaucoup de choses se sont décidées à l’Elysée, il faut mesurer que c’était une crise sans précédent", rappelle-t-il. "Mais je ne me suis jamais pris pour le président de la République", se défend le quinquagénaire, en costume sombre et chemise blanc immaculé.

Certes, François Pérol travaillait beaucoup, recevait du monde et entendait parler de tout un tas de projets, dont celui de la fusion entre les deux entités bancaires. Mais il explique qu'il ne décidait de rien et surtout pas de cette fusion.

"C’était leur décision". A la barre, le prévenu surdiplômé assure qu’il a entendu parler, pour la première fois, de ce mariage entre la Caisse d’Epargne et la Banque populaire, le 6 octobre 2008. Une rencontre à l'Élysée avec les présidents des deux établissements bancaires avait alors été organisée. "Ils m'ont dit que c'était leur décision", rapporte-t-il devant les juges. "J’ai toujours veillé à respecter la plus complète éthique", répète l’ex-conseiller de Nicolas Sarkozy devant les juges.

François Pérol encourt deux ans de prison et 30.000 euros d'amende. Car selon la loi, un fonctionnaire quittant l'administration pour le privé doit attendre trois ans pour rejoindre une entreprise qu'il a conseillée ou surveillée. Jeudi, ce sera l’ancien secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, qui devrait venir à la barre livrer sa version des faits.