Prison de Grasse : un détenu casse à deux reprises les murs de sa cellule

La prison de Grasse a déjà vécu un fait similaire en mai dernier.
La prison de Grasse a déjà vécu un fait similaire en mai dernier. © Philippe HUGUEN / AFP
  • Copié
Europe1.fr avec AFP , modifié à
Le détenu, qui présente un profil psychiatrique problématique, est passé de sa cellule à la cellule voisine. Selon les syndicats pénitentiaires, c'est le signe d'un défaut de construction.

Un détenu placé en quartier disciplinaire à la maison d'arrêt de Grasse, dans les Alpes-Maritimes, a cassé à deux reprises, la semaine dernière, les murs de sa cellule pour passer dans la cellule voisine, selon des syndicats pénitentiaires qui dénoncent un défaut de construction.

"Un défaut de construction". En mai, dans le quartier des mineurs de la même prison, sept jeunes détenus avaient traversé successivement les murs de huit cellules pour aller passer à tabac un autre détenu. "Tout cela est rendu possible par un défaut de solidité de la structure. Les murs ne sont manifestement pas assez solides", souligne sur Europe 1 Hervé Segaud, délégué régional pénitentiaire FO pour le Sud-Est, confirmant une information de France 3 Côte d'Azur. La direction de la prison n'a pas réagi.

Ce défaut de construction ne concerne que les murs mitoyens des cellules, et non ceux qui donnent sur l'extérieur, précise Hervé Segaud, alors que la prison de Grasse, ouverte en 1992, faisait partie du programme "13.000" qui avaient vu la construction de 13.000 places dans de nouveaux établissements.

Un profil psychiatrique problématique. "Il ne s'agit pas d'une tentative d'évasion mais de la volonté de quelqu'un de protester contre sa présence à Grasse alors qu'il aurait voulu être transféré à la prison de Nice", détaille encore le syndicaliste auprès de l'AFP. Le détenu, présentant un profil psychiatrique problématique, a en outre dans la même semaine cassé à deux reprises le mobilier de sa cellule, aussi bien en quartier disciplinaire qu'en quartier de détention, et endommagé le grillage de la cour de promenade. Il a été transféré dès vendredi dans une unité spécialisée à Marseille.

Le syndicaliste pointe néanmoins "un risque d'agression" : "ce qu'on redoute, c'est qu'un jour, un surveillant ouvre une porte et se prenne un coup de parpaing sur la tête", déplore-t-il au micro d'Europe 1. Si un audit est en cours depuis le mois de mai, Hervé Segaud, lui, prône l'action : "les audits, c'est bien beau, mais il va peut-être falloir prendre des mesures et apporter des corrections".