Moussa Coulibaly, "je le connais depuis qu'il est petit"

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Walid Berrissoul avec Chloé Pilorget-Rezzouk , modifié à
TÉMOIGNAGE - Moussa Coulibaly, agresseur présumé des trois militaires à Nice, vivait dans le quartier du Val-Fourré, à Mantes-La-Jolie. Awa, l’une de ses amies d’enfance, refuse d’y croire. 

Il y a encore quelques semaines, Moussa Coulibaly habitait au Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines. Dans ce quartier où trois membres de sa famille ont été arrêtés et des perquisitions menées mardi soir, Awa, l’une de ses proches, a confié son étonnement à Europe1.

"Je le connais depuis qu’il est petit". "Je sais pas ce qu’il s'est passé dans sa tête, je ne sais pas. Je n’arrive toujours pas à réaliser. Ce n’est pas possible", répète Awa. "C’est quelqu’un avec qui j’ai grandi, je le connais depuis qu’il est petit." Dans le quartier sensible du Val-Fourré, elle croisait régulièrement le jeune homme âgé de 30 ans. "La dernière fois que je l’ai vu, c’était il y a deux ou trois semaines. Il était très gentil, très aimable, poli. C’était quelqu’un à l’écoute, qui te respecte", explique-t-elle. 

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Quelqu’un "comme tout le monde". D’ailleurs, Awa n’avait pas constaté de changement particulier chez l’auteur présumé de l’agression des trois militaires : "Il avait juste une barbe, c’est tout. Il allait à la mosquée et rentrait chez lui, comme tout le monde."  "Qu’est-ce qui se cache derrière une barbe ? On ne sait pas. Je ne pouvais pas savoir. Il n’est jamais venu faire de remarques pour nous dire, par exemple : ne vous mettez pas ça, ne vous habillez pas comme ça", poursuit la mère de famille. "Quand je le croisais, je lui serrais la main et je le prenais dans mes bras. Je lui demandais comment ça allait et lui, il me demandait même : "ça va tes petits, ils ont bien grandi ?".

Alors, au lendemain de l’agression, elle demeure incrédule : "Ce n’est pas possible, quand je vois tout ça, je ne réalise pas. Dites-moi que je rêve, dites-moi que je rêve", répète Awa qui, comme beaucoup de monde au Val-Fourré, ne se doutait pas un instant du départ de Moussa Coulibaly pour la Turquie, sans billet retour, ni de ses six condamnations par la justice.

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Exclu de la salle de sport pour prosélytisme. Mais à quelques rues de là, dans la salle de sport que fréquentait Moussa Coulibaly, le portrait que dressent les employés se révèle beaucoup plus sombre. Il y a deux mois, le jeune homme a en effet été exclu du club pour non respect des consignes de sécurité. Il passait son temps à reprocher aux femmes qui venaient faire du sport leurs tenues trop légères et faisait du prosélytisme agressif. Un comportement qui lui avait valu d'être repéré par les services de police en décembre dernier.