Mosquée de Lagny : le Conseil d'Etat confirme sa fermeture

Le Conseil d'Etat explique que la salle de prière aurait servi " de lieu d'endoctrinement et de recrutement des combattants volontaires".
Le Conseil d'Etat explique que la salle de prière aurait servi " de lieu d'endoctrinement et de recrutement des combattants volontaires". © AFP
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avec AFP , modifié à
Le Conseil d'Etat explique que la salle de prière aurait servi "de lieu d'endoctrinement et de recrutement des combattants volontaires".

Le Conseil d'État a tranché jeudi : la mosquée de Lagny-sur-Marne, fermée en décembre dans le cadre de l'état d'urgence et présentée par le ministère de l'Intérieur comme "un foyer d'idéologie radicale", ne rouvrira pas. La plus haute juridiction administrative a décidé de ne pas suspendre l'arrêté de fermeture du lieu de culte de Seine-et-Marne, comme le demandaient des dirigeants et des fidèles.

Un lieu d'endoctrinement. Pour justifier sa décision, le Conseil d'Etat a expliqué avoir "constaté qu'entre 2010 et 2014, l'association gérant la salle de prière avait été présidée par une personne connue (...) pour faire l'apologie du djihad armé". Et que la salle avait servi "de lieu d'endoctrinement et de recrutement des combattants volontaires, dont plusieurs ont rejoint les rangs de Daech", le groupe Etat islamique.

"Ne pas dénaturer la liberté de culte". Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a déclaré prendre acte de cette décision et "rappelle sa détermination sans faille à faire en sorte que la liberté de culte ne soit pas dénaturée par de tels comportements (...) au détriment de la cohésion nationale et au préjudice de nos compatriotes de confession musulmane".

"Interdire de constituer des filières". "Le but n'est pas d'interdire aux fidèles de Lagny de prier, mais d'interdire au groupe de fidèles qui a noyauté l'association de disséminer leur idéologie radicale et de constituer des filières" de recrutement pour le djihad, a défendu avec fermeté la représentante du ministère de l'Intérieur lors des débats. "Le danger est toujours là", a-t-elle lancé au juge, qualifiant de "foyer d'idéologie radicale" la mosquée installée dans des préfabriqués de la paisible commune de Seine-et-Marne, à quelques encablures de Disneyland.

"Les instances et les hommes ont changé". Face à elle, l'avocat de l'Association des musulmans de Lagny dissoute mi-janvier, Karim Morand-Lahouazi, a plaidé pour sa réouverture, arguant que les instances et les hommes qui ont pris la mosquée en main au printemps 2015 "n'ont rien à voir avec le passé". Une allusion à l'imam salafiste Mohamed Hammoumi, 34 ans, qui a officié à Lagny jusqu'à son départ en Egypte fin 2014. Ce dernier aurait "joué un rôle majeur dans le recrutement de volontaires pour le djihad en Syrie".