Incendies à Berre-l'Etang : les habitants se plaignent de la pollution

© BORIS HORVAT / AFP
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Nathalie Chevance et L.H.
Conséquence de l'incendie criminel dans un site pétrochimique mardi, des émanations d'hydrocarbures inquiètent les riverains.

Trois jours après le double incendie criminel qui a ravagé deux cuves d'un site pétrochimique du groupe LyondellBasell, près de l'étang de Berre, dans les Bouche-du-Rhône, les riverains sont inquiets. Des habitants de Berre-l'Etang, Vitrolles, Marignane et même Aix-en-Provence se plaignent de maux de tête et d'irritation de la gorge, du nez et des yeux. Ils sentent aussi une forte odeur de gaz et d'hydrocarbures.

Des capteurs de pollution ont été posés et depuis les incendies de mardi, une forte concentration de benzène, toluène et autres xylène a effectivement été enregistrée, ainsi qu'un pic d'ozone. Une conséquence d'émanations d'hydrocarbures qui stagnent dans l'un des bacs endommagés du site pétrochimique.

Un dépassement du seuil d'alerte à l'ozone. "Ils sont en train de vider cette cuve. Tant que ce n'est pas terminé, il y a effectivement des émanations de gaz et ces odeurs qu'on perçoit", explique au micro d'Europe 1 Laëtitia Mary, ingénieur chez Air PACA, l'organisme chargé de surveiller la qualité de l'air dans la région. La spécialiste signale également "une augmentation importante des niveaux d'ozone". "Hier, on a constaté le dépassement du seuil d'alerte sur Aix-en-Provence pendant quatre heures consécutives. Ça n'était pas arrivé depuis la canicule de 2003", relève l'ingénieur.

"Il faut éviter que la population soit exposée trop longtemps au niveau d'hydrocarbures et au niveau d'ozone", avertit Laëtitia Mary. En attendant que LyondellBasell nettoie la cuve, Air PACA recommande à la population d'éviter les efforts intenses et de consulter son médecin en cas de forte gêne respiratoire.

Où en est l'enquête ? De leur côté, les enquêteurs cherchent à retrouver le ou les auteurs des incendies. "Les premiers éléments qui sont communiqués montrent qu'il s'agit d'un acte criminel, dont la motivation n'est pas établie", a indiqué le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, mercredi à l'Assemblée nationale. Un troisième dispositif de mise à feu a été retrouvé sur le toit d'une autre cuve du site pétrochimique. François Hollande a promis mercredi que l'Etat ferait "tout pour connaître les circonstances de ce qui s'est produit" et que "les auteurs" seraient "pourchassés, retrouvés et condamnés".