Homophobie : un militant du GUD gardé à vue

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avec agences , modifié à
Un militant du GUD, un mouvement d'extrême droite, fait l'objet d'une plainte pour provocation à la haine.

L'image du litige a été retirée, mais les faits restent passibles de poursuites. Un militant d'extrême droite a été placé en garde à vue, jeudi à Nancy pour provocation à la haine. Le jeune homme d'une vingtaine d'années est soupçonné d'avoir ouvert une page Facebook "GUD Nancy" sur laquelle figuraient notamment des écrits homophobes. "Lors de son audition devant les policiers, le jeune homme a gardé son droit au silence", a indiqué une source judiciaire.

Deux associations portent plainte. A l'origine de sa garde à vue ? Deux plaintes contre X déposées par des associations de défense des droits des homosexuels. La fédération Inter-LGBT et Couleurs gaies, une association de Metz, ont en effet engagé des poursuites pour incitation à la haine et à la violence en raison de l'orientation sexuelle. Les différentes plaintes avaient ensuite été regroupées par le parquet de Nancy, qui avait engagé les poursuites.

"Non aux enc…". Sur la page Facebook en cause figurait notamment un dessin sur lequel une silhouette noire faisait voler en éclats le crâne d'une silhouette rose. En commentaire de l'image, on pouvait lire : "non aux enc…". "C'était très évocateur. Il n'y avait pas de doute sur le caractère homophobe", a commenté Nicolas Gougain, porte-parole de l'Inter-LGBT, fédération parisienne d'associations lesbiennes, gaies, bi et transsexuelles.

Des propos antisémites. La page Facebook du Groupe d'union défense, organisation étudiante d'extrême droite, regorge également de propos antisémites. "Coupons-lui la tête, faisons-lui bouffer sa kippa", indiquait un autre message. Le suspect, âgé d'une vingtaine d'années, dispose par ailleurs d'une page personnelle sur le réseau social, sur laquelle il a posté textes et photos à la gloire de Philippe Pétain ou du fondateur du mouvement rexiste en Belgique, Léon Degrelle.

Le maire écrit à Facebook. Pour Jérémy Baudoin, président de l'association Equinoxe, qui défend les droits des personnes LGBT en Meurthe-et-Moselle, ces faits s'inscrivent "dans un contexte délétère" marqué par une résurgence du Gud à Nancy.  "C'est vraiment le débat sur l'ouverture du mariage (à tous les couples) qui les a réveillés", estime-t-il. Le maire UDI de Nancy, André Rossinot, s'était lui-même alarmé de cette situation dans une lettre adressée au directeur général de Facebook France. Les éléments litigieux avaient d'ailleurs disparu peu après.

Des actions dans le département. En mai dernier, le GUD de Lorraine avait déjà fait parler de lui à propos de manifestations homophobes.  L'Université de Lorraine avait ainsi déposé plainte après la découverte sur son campus d'affiches incitant à la haine et à la violence homophobe, revendiquées par le GUD, ainsi que des dégradations sur une voiture et un local syndical.