Georges Tron renvoyé aux assises pour viols

© Max PPP
  • Copié
, modifié à
L'ex-secrétaire d'Etat UMP, accusé de viols et d'agressions sexuelles par deux anciennes employées municipales de Draveil, en Essonne, sera finalement jugé. Tout comme son assistante.

Coup de théâtre dans le long feuilleton judiciaire de l'affaire Georges Tron. Après avoir obtenu un non-lieu, l'ex-secrétaire d'Etat UMP sera finalement jugé pour viols et agressions sexuelles à l'encontre de deux anciennes employées municipales de sa commune de Draveil, en Essonne. La cour d'appel de Paris a estimé lundi que les faits devaient être jugés devant les assises de l'Essonne. Une ancienne adjointe de Georges Tron à la culture à la mairie, Brigitte Gruel, comparaîtra également.

>> LIRE AUSSI - Accusations de viols : non-lieu pour Tron

Vers un pourvoi en cassation. "Cette décision me surprend", a réagi Georges Tron, qui a annoncé qu'il allait se pourvoir en cassation contre l'arrêt de la cour d'appel. Réélu maire de Draveil en mars, il a toujours clamé son innocence.

"J'ai été entendue par le tribunal". Les affirmations de ma cliente et de Mme Eva Loubrieux ont été suffisantes pour justifier un renvoi devant la cour d'assises d'Évry", s'est, pour sa part, félicité Me Vincent Ollivier, avocat de Virginie Faux, l'une des deux plaignantes. "Il y a largement suffisamment d'éléments dans ce dossier pour que cette affaire soit jugée publiquement", a-t-il ajouté.

"Aujourd'hui, ce n'est plus à mon tour de me justifier, ce sera à lui. Ça fait du bien de se dire que j'ai été entendue par le tribunal, qui estime que les faits sont suffisamment graves pour qu'ils soient jugés", a, pour sa part, réagi Virginie Faux, au micro d'Europe 1.

Des pieds caressés. Georges Tron, se disant adepte de la réflexologie plantaire, avait reconnu avoir caressé les pieds des plaignantes, tout en se défendant d'avoir eu des intentions sexuelles. Il avait tour à tour dénoncé une vengeance d'employées sanctionnées et un complot politique venu du Front national. Les plaignantes étaient défendues par Me Gilbert Collard, proche de Marine Le Pen, devenu député du Rassemblement Bleu Marine.

>> LIRE AUSSI - Affaire Tron : "J'ai vu trop choses"

Un an d’enquête. Georges Tron, maire de Draveil et ancien secrétaire d'État, avait été mis en examen le 22 juin 2011 pour viols et agressions sexuelles en réunion et par personne ayant autorité. Les deux juges d'instruction en charge de ce dossier à Évry ont mis près de sept mois à rendre cette ordonnance après les réquisitions du parquet d'Evry qui avait requis un non-lieu le 15 mai.  La fin de l'instruction avait été notifiée par les juges en octobre 2012, après plus d'un an d'enquête.

Tron avait dû quitter le gouvernement. Après leur mise en examen, Georges Tron, 54 ans, et son adjointe à la culture, Brigitte Gruel, avaient été laissés en liberté sous contrôle judiciaire. L'affaire avait conduit Georges Tron à démissionner de son poste de secrétaire d'État à la Fonction publique en mai 2011. En juin 2012, il a perdu son siège de député, ravi par le socialiste Thierry Mandon.