Attentats de Paris : le récit des dernières 48h

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La police scientifique intervient samedi matin sur les lieux de la fusillade terroriste rue de Charonne à Paris. © AFP
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La rédaction d'Europe1.fr , modifié à
Europe1.fr fait le point sur ce qu'il faut retenir des événements de ce week-end : avancées de l'enquête, profils des assaillants, hommages et rassemblement, bilan du nombre de victimes.

C'est la pire attaque terroriste jamais commise sur le sol français. Au moins 129 morts sont à déplorer après les attentats qui ont frappé Paris vendredi soir. La France est en deuil national depuis dimanche, pour trois jours. L'enquête se concentre désormais sur la Belgique.

>> Le ministère de l’Intérieur a mis en place un numéro vert pour signaler toute information en relation avec les attentats de la nuit : le 197

 L'ESSENTIEL : 

- Plusieurs attaques simultanées ont frappé Paris vendredi 13 novembre sur six points différents de la capitale, sept terroristes présumés sont morts.

- Au moins 129 morts sont à déplorer, et 80 blessés sont toujours en urgence absolue.

- Le groupe État islamique a revendiqué les attentats dans un communiqué officiel

- L'enquête se concentre désormais sur la Belgique, d'où les attaques auraient pu être préparées. 

- Un appel à témoins a été lancé par la police nationale pour retrouver un homme suspecté d'être impliqué dans les attentats. 

- La France est en deuil national pour trois jours, depuis dimanche. 

Appel à témoin lancé.La police a lancé un appel à témoins d'un individu susceptible d'être impliqué dans les attentats. Il s'agit de Salah Abdeslam, né en 1989 à Bruxelles. Il s'agit d'un "individu dangereux", selon le message de la police posté sur Twitter. "Surtout, n'intervenez pas vous-même", prévient-elle.

Trois kamikazes français. Trois des kamikazes ont pu être identifiés : ils sont tous de nationalité française. L'un des terroristes ayant attaqué le Bataclan est né le 21 novembre 1985 à Courcouronnes, dans l'Essonne. Il s'agit d'Omar Ismaïl Mostefaï, un trentenaire qui "depuis 2010, l'objet d'une fiche S auprès de la DGSI pour radicalisation". Deux autres kamikazes ont pu être identifiés. Il s'agit de Brahim Abdeslam, un des frères de Salah Abdeslam. Âgé de 31 ans, il s'est fait sauter boulevard Voltaire. Un troisième Français, un des kamikazes du stade de France, a également été identifié. Il s'agit d'un jeune homme de 20 ans qui vivait en Belgique, dont l'identité n'est pas encore certaine. 

Les regards se tournent vers la Belgique. Les enquêteurs se demandent si la série d'attaques, revendiquée par l'Etat islamique, a été en partie fomentée en Belgique. Sept personnes sont en garde à vue et l'enquête se concentre sur la commune bruxelloise de Molenbeek. Les auteurs de plusieurs attentats djihadistes, dont le responsable présumé de la tuerie au Musée juif de Bruxelles en 2014, Mehdi Nemmouche, ont séjourné dans ce quartier populaire, considéré comme une plaque tournante des djihadistes en Europe.

Trois voitures retrouvées. Les policiers ont d'abord retrouvé une polo noire abandonnée devant le Bataclan. Puis une Seat Leone noire, découverte dans une rue de Montreuil, en banlieue parisienne. C'est ce véhicule qui aurait servi à commettre les fusillades dans les bars et cafés du 10e et 11e arrondissement de Paris. Et enfin, une polo grise a été retrouvée dans la commune bruxelloise de Molenbeek, en Belgique. 

Des attaques revendiquées. Dans un message audio publié sur Internet samedi midi, les djihadistes de l'Etat islamique ont revendiqué les attentats. Le groupe terroriste parle d'une attaque de "croyants de soldats du Califat". Avant de préciser : "huit frères portant des ceintures explosives et armés de fusils d'assaut". Or, seulement sept assaillants ont été abattus dans la nuit. Les attentats ont été "très vraisemblablement" commis par "trois équipes de terroristes" qui se sont "coordonnées", a annoncé le procureur de la République François Molins, samedi soir. 

Des passeports retrouvés sur des kamikazes. Un passeport syrien a également été retrouvé près d'un des assaillants du Stade de France. Sur un deuxième kamikaze de l'enceinte sportive, les enquêteurs ont retrouvé, selon nos informations, un passeport égyptien dont le nom devra, là aussi, être vérifié. La "piste syrienne" est l'une des hypothèses de travail des enquêteurs, ont indiqué des sources policières à l'AFP. Deux migrants, enregistrés en Grèce, sont par ailleurs recherchés par la police, a annoncé samedi la police grecque. 

>> Plus d'informations sur l'enquête ici 

 

  • LE FILM DES ÉVÉNEMENTS : 

Attentat suicide à Saint-Denis. A Saint-Denis, trois explosions ont été entendues à proximité du stade de France, tuant quatre personnes. Une première, à la porte D du Stade de France, fait deux morts : un passant et un kamikaze ayant actionné son gilet d'explosifs. Deux autres explosions ont lieu, à la porte H puis à 400 mètres de l'enceinte. Deux autres corps de kamikazes sont découverts. 

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Plusieurs sources mentionnent également l'explosion d'une bonbonne de gaz. Le stade, où étaient réunies près de 80.000 personnes, a été évacué. Plusieurs milliers de spectateurs avaient trouvé refuge sur la pelouse. 

Attaques multiples dans Paris. A Paris, la préfecture de police dénombrait plusieurs fusillades dans le centre de la capitale, dans les environs de la place de la République. Dans le 10e arrondissement, une fusillade a éclaté à l'angle des rues Bichat et Alibert, sur la terrasse du restaurant Le Petit Cambodge. 15 personnes sont tuées, et dix blessés en "urgence absolue".

>> La carte des attaques : 

Rue de la Fontaine au Roi, dans le 11e arrondissement voisin, la terrasse d'une pizzeria est visée de plusieurs rafales d''une "mitrailleuse automatique", selon un témoin. Bilan : 5 morts et dix blessés "en urgence absolue". A quelques centaines de mètres de là, boulevard Voltaire, une autre attaque fait un mort, un kamikaze, et un blessé grave. La scène se répète rue de Charonne, toujours dans le 11e arrondissement. Un témoignage fait état de tirs pendant plusieurs minutes. 19 personnes sont tuées et 9 en "urgence absolue". 

Bilan effroyable au Bataclan. Plusieurs assaillants sont entrés dans la grande salle de spectacle du Bataclan, où se tenait vendredi un concert du groupe de rock américain Eagles of Death Metal. Les terroristes ont ouvert le feu avant que cet assaut ne se transforme en prise d'otages. Trois à quatre suspects ont été abattus dans l'assaut des forces de l'ordres. Sur place, le bilan est terrible : au moins 89 personnes sont mortes, et de très nombreux blessés. Le groupe Eagle of Death Metal a échappé au massacre

Trois assaillants ont été tués. L'incertitude demeure sur la présence d'un quatrième assaillant. Un couple de spectateurs aurait vu une femme parmi les terroristes, selon les informations d'Europe 1. 

"Ils ont tiré à l'aveugle sur la foule". Le journaliste d'Europe 1 Julien Pearce assistait vendredi soir à un concert de rock dans la salle de spectacle du Bataclan, ciblée par une des attaques, où 89 personnes sont mortes. "Je me trouvais à l'intérieur de la salle quand plusieurs individus armés sont rentrés en plein concert", rapporte-t-il.

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"Deux ou trois individus non masqués sont rentrés avec des armes automatiques de type kalachnikov et ont commencé à tirer à l'aveugle sur la foule", raconte le journaliste qui estime que "cela a duré une dizaine, une quinzaine de minutes, ça a été extrêmement violent". "Il y a eu un vent de panique, tout le monde a couru vers la scène, il y a eu des scènes piétinement, je me suis moi-même fait piétiner", décrit le journaliste.

 

>> La nuit du 13 novembre sur twitter :