Charlie Hebdo : "un vrai carnage" racontent les témoins

© Martin Boudot
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Des témoins de la scène décrivent la tuerie de mercredi en plein cœur de Paris. Les assaillants ont crié : "Allahou Akbar".

De nombreux coups de feu ont été entendus mercredi aux alentours du siège de Charlie Hebdo, à Paris. Au moins douze personnes, dont deux policiers, sont mortes dans cette attaque et dix personnes ont été blessées.

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"Plusieurs victimes" à Charlie Hebdo. Des journalistes se sont réfugiés sur le toit de l'immeuble, qui abrite également la maison de production audiovisuelle Premières lignes. Martin Boudot, journaliste pour cette société de production, faisait partie de ce groupe de personnes. "On vient de descendre car la police a sécurisé le bâtiment", raconte-t-il à Europe 1. "Les pompiers procèdent aux premiers soins. Il y a plusieurs victimes dans les locaux de Charlie Hebdo, juste en face des nôtres", raconte-t-il visiblement choqué.

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Martin Boudot était présent lorsque la fusillade, qui a duré "entre cinq et dix minutes", a éclaté. "Ils sont allés directement dans les locaux et ont ouvert le feu", témoigne-t-il. "J'ai vu deux personnes cagoulées en noir, qui en sortant ont crié 'Allahou Akhbar' en montrant le ciel et qui ont tiré sur les policiers postés dehors". "Ca a été un vrai carnage", dit-il. "Ils ont pris la fuite avec une voiture noire", raconte-t-il. Jennifer Deschamps, journaliste dans la société de production, affirme qu'ils "sont ressortis, ils ont été pris en chasse. Ils sont dans la nature, ils n'ont pas été attrapés".

Quelle protection policière ? "Charlie Hebdo a bénéficié d'une protection quand ils se sont installés (il y a six mois, ndlr), mais depuis quelques mois, ils ne bénéficiaient plus de protection visible", continue-t-il. "Auparavant, il y avait une voiture de policiers en bas" mais cette dernière n'était plus visible ces dernières semaines.

Des témoins dans la rue. "On a baissé le rideau métallique", raconte Elisa, une commerçante en face de l'immeuble. "Quelqu'un de notre entreprise a vu deux policiers touchés", en bas de l'immeuble, dit-elle. Un riverain, Patrick, "était en train de m'occuper de son scooter à l'angle de la rue. J'ai vu au loin des silhouettes noires, cagoulées. Je ne saurai pas dire s'il y en avait trois ou quatre", raconte-t-il à Europe 1. "Ça tirait dans tous les coins. Un autre voisin les a vu partir après dans une C3 bleu foncée, m'a-t-il dit. Ça a continué pendant plusieurs minutes", dit-il.