Bygmalion : levée de la garde à vue de Franck Louvrier

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Franck Louvrier ex porte-parole de Nicolas Sarkozy. © AFP
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Alain Acco avec M.-A.B. , modifié à
JUSTICE - L'ancien conseiller en communication de Nicolas Sarkozy avait été placé en garde à vue jeudi matin à l'office anticorruption de la police judiciaire, dans le cadre de l'enquête Bygmalion.

La garde à vue de Franck Louvrier, ex porte-parole de Nicolas Sarkozy, a été levée jeudi soir. L'ex-conseiller du président a été relâché sans poursuites, à l'issue de dix heures de garde à vue dans le cadre de l'enquête Bygmalion. " Aucune charge n'a été retenue contre moi après ces dix heures d'audition", a-t-il déclaré. 

L'actuel conseiller régional des Pays-de-la-Loire était entendu depuis jeudi matin par les enquêteurs de l’Office central de Lutte contre la corruption et les infractions fiscales et financières, au siège de la DCPJ à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, selon nos informations. Le régime de la garde à vue lui a notamment permis de bénéficier de la présence de son avocat lors des auditions.

Des perquisitions infructueuses. Son domicile avait été perquisitionné en janvier dernier, dans le cadre de l'affaire Bygmalion. "Aucun élément susceptible d'intéresser l'enquête n'a été saisi", avait-on assuré à l'époque dans l'entourage de Franck Louvrier.

Qui a fait quoi ? Franck Louvrier a longtemps été un personnage clé dans l'entourage de l'ancien président de la République, dont il a été notamment conseiller à l'Elysée et durant la campagne de 2012. Dans cette affaire de fausses factures qui ont permis de dissimuler des dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy lors de cette présidentielle, juges et enquêteurs cherchent à déterminer quelle connaissance les politiques avaient de la fraude.

Des fausses factures pour ne pas faire exploser le budget de campagne. Les enquêteurs de l'office anticorruption (Oclciff), qui disposent de nombreux éléments comptables et de témoignages, ont la conviction qu'un système frauduleux a été mis en place pour que l'UMP prenne en charge environ 18,5 millions d'euros de dépenses de la campagne, auprès d'Event and Cie, filiale de Bygmalion. Le but de la fraude était d'empêcher que ces dépenses ne soient inscrites au budget de campagne et n'explosent le plafond autorisé, qui a finalement tout de même été dépassé. Pour cela, Event and Cie a émis des fausses factures à l'UMP pour des conventions dont la plupart n'ont pas été organisées.

Dix personnes mises en examen dans cette affaire. Les juges d'instruction ont déjà mis en examen dix personnes dans ce dossier : quatre anciens cadres de Bygmalion, dont trois ont reconnu leur participation ou leur connaissance de la fraude, trois ex-cadres de l'UMP et trois responsables de la campagne, dont son directeur Guillaume Lambert, qui nient toute implication dans un système de fausses factures. Aucun protagoniste n'a mis en cause l'ancien chef de l'Etat.