Fillettes filmées à Evry : le directeur d'école a donné les raisons de son suicide

Une salle de classe
Une salle de classe © PASCAL PAVANI / AFP
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avec Pierre de Cossette et AFP , modifié à
Le directeur de l'école élémentaire, qui filmait des fillettes "en train de se changer", a laissé sur lui un enregistrement.

Acculé par les soupçons qui pesaient sur lui, il a mis fin à ses jours lundi, après avoir laissé sur lui un enregistrement dans lequel il explique son geste. Le directeur de l'école élémentaire Maréchal-Leclerc, à Evry, qui filmait des fillettes "en train de se changer", s'est suicidé lundi en se jetant sous un RER en gare du Coudray-Montceaux, dans l'Essonne.

Cet homme de 52 ans, inconnu de la justice, indique dans un dictaphone retrouvé sur lui "mettre fin à ses jours dans la mesure où les faits ont été portés aux services de police et qu'il ne peut pas supporter l'idée de devoir répondre de cela à la justice", a déclaré le procureur Eric Lallement au cours d'une conférence de presse.

" Il ne peut pas supporter l'idée de devoir répondre de cela à la justice "

Les élèves ont vu une lumière clignoter. Apprécié des parents, l'enseignant de CE1 qui officiait en tant que directeur depuis une douzaine d'années, était soupçonné d'avoir installé, clandestinement, dans son école, au moins une caméra pour filmer les petites filles.

Vendredi dernier, quatre élèves de CM2 sont en effet intriguées par une lumière qui clignote, alors qu'elles se changent dans leur classe avant un cours de danse. Elles s'approchent et découvrent à l'intérieur d'une boîte dans laquelle un trou avait été percé : une caméra allumée. Elles s'en emparent pour la remettre à leur professeur. Selon les informations d'Europe 1, le directeur, qui l'a appris, aurait demandé aux enfants de lui rendre l'appareil. Les jeunes filles s'exécutent. Ce qui n'est toutefois pas suffisant pour étouffer l'affaire, puisque, le soir-même, elles en parlent à leurs parents.

Parents et enfants auditionnés. Les familles des fillettes ont d'abord déposé une main courante dimanche soir au commissariat d'Evry. Le lendemain, quatre plainte ont été déposées, entraînant l'ouverture d'une enquête, notamment pour "captation d'images dans un lieu privé" et "captation d'images de mineurs", a souligné Eric Lallement. Les enquêteurs, qui ont auditionné parents et enfants lundi, ont alors constaté "le départ de l'enseignant mis en cause" de l'établissement.

En réalité, refusant de subir l'interrogatoire des enquêteurs, le professeur avait déjà entrepris son projet macabre. Avant de se donner la mort, cet homme de 52 ans, avait enregistré un message. Dans le son du dictaphone retrouvé, l'enseignant justifiait son suicide par l'idée "insupportable" de devoir s'expliquer devant la police.

Des documents audios et visuels saisis. L'enquête devra donc se faire sans lui. Pour l'heure, "une seule caméra" a été retrouvée dans l'école et "aucun élément d'agression corporelle" n'a été constaté, a précisé le procureur, qui souligne qu'il n'y a "pas d'éléments permettant de penser" que d'autres captations d'images ont été réalisées. Des documents "visuels et vidéo" ont été récupérés dans la classe de l'enseignant, ainsi que du matériel informatique chez lui, "qui seront exploités".

"Les cours ont repris", a indiqué le procureur, précisant que "neuf adultes spécialisés dans la prise en charge psychologique" accompagnaient les enseignants, les enfants et leurs familles.