Drame dans un canyon en Corse : le guide a-t-il commis une imprudence ?

Cinq personnes sont mortes mercredi.
Cinq personnes sont mortes mercredi. © PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
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Jean-Sébastien Soldaini avec J.R. et AFP , modifié à
L'enquête après la mort de cinq personnes, emportées par une crue dans un canyon en Corse, s'oriente autour d'une éventuelle imprudence du guide.

Une imprudence est-elle à l'origine de la mort de cinq personnes, emportées par une crue dans un canyon en Corse ? L'enquête pour homicide involontaire ouverte après ce drame, qui a eu lieu mercredi lors d'une sortie en canyoning, s'oriente vers la responsabilité du guide. Cet homme, lui aussi mort dans cet accident, avait pourtant été contrôlé deux jours plus tôt et était en "règle", selon le procureur d'Ajaccio Eric Bouillard.

D'autres guides lui ont déconseillé la sortie. La question de l'éventuelle imprudence du guide est désormais au cœur de l'enquête. En effet, plusieurs personnes avaient repéré que le terrain n'était pas favorable, dont plusieurs professionnels de la montagne. Certains guides se sont même concertés avant de rejoindre le cours d'eau, évoquant les risques liées aux conditions météorologiques.

"Certains ont indiqué au guide en question que les conditions ne leur apparaissaient pas réunies et ils lui avaient déconseillé cette sortie. Quand les conditions se sont dégradées, ils sont revenus vers ce groupe pour lui dire qu'il y avait un risque de crue. Ils lui avaient demandé de sortir de la rivière, ce qu'il n'a pas fait", a déclaré le procureur.

Deux contrôles par les gendarmes. L'une des membres du groupe avait même demandé à s'arrêter. Elle a pu sortir du canyon, laissant son mari et sa fille continuer. Tous deux sont morts dans cet accident. Les enquêteurs l'affirment pourtant : le guide "était en règle". L'homme de 36 ans a fait l'objet de deux contrôles par les gendarmes : un premier en 2016 lors duquel il lui avait été demandé de s'équiper d'un moyen de communication, ce qu'il avait fait et un second lundi où il lui a été demandé de changer ses baudriers, "ce qu'il a fait immédiatement", a précisé le procureur Eric Bouillard.

Une vacancière, qui a assisté à ce dernier contrôle, a cependant évoqué à l'AFP un guide "désorganisé". Avec le recul, je me dis que j'ai eu de la chance et que j'ai pris la bonne décision en faisant cette sortie plus tard avec une autre société plus professionnelle", a expliqué la quadragénaire. Le guide avait une expérience de 10 ans, dont 6 à emprunter le canyon de Zoicu, où a eu lieu le drame.