Djihad : que sera la structure pour les jeunes de retour ?

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Pierre de Cossette avec , modifié à
Manuel Valls a annoncé mercredi la création "d'ici la fin de l'année" d'une structure chargée de prendre en charge les jeunes "de retour de zones de conflit".

L'heure est à l'anticipation. Alors que la France découvrait en 2014 les chemins du djihad, cette fois, les autorités prennent les devants et anticipent les retours de candidats français au djihad. Alors que la loi sur le renseignement doit être votée mardi prochain à l'Assemblée, le Premier ministre a annoncé mercredi la création "d'ici la fin de l'année" d'une structure chargée de prendre en charge les jeunes "de retour de zones de conflit".Ce dispositif s'adressera toutefois à un nombre restreint d'individus, c'est-à-dire à ceux qui ne font pas l'objet de poursuites judiciaires.

"Retrouver toute sa place dans la société". Cette nouvelle structure annoncée vise à "aller plus loin et à explorer de nouvelles pistes", selon Manuel Valls. Selon nos informations, ce centre sera basé en région parisienne et devrait ouvrir avant la fin de l'année. Une petite structure, presque expérimentale, amenée à se développer par la suite.

Dans cet établissement, les jeunes de retour de Syrie pourraient rencontrer des psychologues et des éducateurs sociaux. Cette prise en charge se matérialisera par "un accompagnement individualisé, une prise en charge psychologique et un encadrement renforcé", a précisé le chef du gouvernement, ajoutant que "ces jeunes devraient retrouver toute leur place dans notre société".

Ouvert aux jeunes qui ne sont pas inquiétés par la justice. Dans un premier temps, cette structure sera ouverte sur la base du volontariat, c'est-à-dire que les candidats au djihad de retour en France devront faire la demande d'intégrer ce centre. Reste à savoir comment ils prendront contact avec la structure. Selon nos informations, ce sont les services de renseignements qui, lors du traditionnel entretien au retour, pourraient leur suggérer cette structure. A l'heure actuelle, ils seraient plusieurs dizaines à ne pas faire l'objet de poursuites judiciaires et donc à être concernés par cette mesure.

Puis élargi aux individus poursuivis. Mais, à terme, si l'expérience est concluante, cela pourrait aussi concerner des hommes et des femmes qui sont mis en cause par la justice. Dans le cadre d'un contrôle judiciaire, le juge d'instruction pourrait, par exemple, imposer des rendez-vous obligatoires dans ce centre.

Pour l'heure, le gouvernement en est au stade du concept, la mise en place du projet devant prendre quelques mois. Il faut dire que le projet, porté par Bernard Cazeneuve, n'a été officiellement acté par Manuel Valls que lundi, lors de leur entretien hebdomadaire.

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