Chauffard à Dijon : ce que l'on sait du drame

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avec Emilie Nora et AFP , modifié à
L'homme a foncé sur des piétons aux cris de "Allahou Akbar", faisant 13 blessés dont deux graves.  Interpellé, il reste en garde à vue.

Scènes de panique dimanche soir à Dijon. Pendant de longues minutes, un homme au volant de sa voiture a foncé sur des passants dans plusieurs rues du centre-ville, dans les alentours de la place Wilson. Onze personnes ont été blessées, selon un bilan revu à la hausse, dont deux plus grièvement. L'homme pourrait avoir commis ses actes au nom de l'islam radical, mais présente "incontestablement un profil psychiatrique assez lourd", comme l'a confirmé lundi matin, au micro d'Europe 1, le préfet de la Côte-d’Or et de la Bourgogne, Eric Delzant.

Selon le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, les motivations du conducteur ne sont "pas établies".

Gymkhana aux cris d"Allahou Akbar" Pendant près d'une demi-heure, le conducteur au volant d'une Clio (ou d'une Golf noire, selon le Bien Public) a foncé délibérément sur des piétons dans le centre-ville, en criant "Allahou Akbar" ("dieu est grand", en arabe). Vers 20 heures, il percute d'abord quatre piétons avant d'en percuter sept autres quelques minutes plus tard. Tous les onze sont blessés, dont deux d'entre eux plus grièvement, une femme et une petite fille de treize ans, selon le quotidien régional, souffrent d'un traumatisme crânien. Leur pronostic vital n'était cependant pas engagé. Lundi, la procureure de Dijon a assuré que huit d'entre eux, dont l'enfant de treize ans, était sortis de l'hôpital. Manuel Valls, lui,  a exprimé son soutien aux victimes sur Twitter dans la soirée de dimanche.

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Un homme suivi psychiatriquement. Le conducteur fou a finalement été arrêté par les forces de l'ordre au moment où il prenait la fuite. Lors de son interpellation, cet homme de 40 ans, qui portait une djellaba, a hurlé "au nom des enfants de la Palestine" et tenu des propos islamistes. Déjà connu des services de police pour des faits de délinquance commis dans les années 90, il fait l'objet d'un suivi en hôpital psychiatrique. "Cette personne a incontestablement un profil psychiatrique assez lourd", a confirmé Éric Delzant, le préfet de la Côte-d’Or et de la Bourgogne, au micro d'Europe 1 lundi matin.

"Il a fait l'objet d'hospitalisation libre au centre spécialisé de la Chartreuse à Dijon. Il était suivi, il avait des traitements. On peut donc parler de quelqu'un qui était probablement assez déséquilibré", a-t-il précisé. Des informations confirmées par la procureur de Dijon Marie-Christine Tarrare. Le chauffard interpellé quelques minutes après sa folle course dans les rues de Dijon a "un problème psychiatrique lourd", a-t-elle indiqué, et ce "depuis longtemps". Elle a ensuite précisé qu'il avait fait "157 passages psychiatriques entre 2001 et 2014" (il s'agit aussi bien de séjours longue durée que de passages de quelques heures en consultation, Ndlr).  

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Le parquet antiterroriste n'est pas saisi. Quant à la portée terroriste de ce geste, "il est beaucoup trop tôt pour alléguer de telles affirmations", a nuancé le préfet Delzant. "L'enquête se déroule et on recoupe les témoignages. C'est le service régional de police judiciaire (SRPJ) de Djion qui est en charge de l'enquête, le parquet antiterroriste n'est pas saisi", a-t-il précisé. Lundi matin, le suspect restait en garde à vue à l'hôtel de police de Dijon.

Cazeneuve appelle à "la prudence". Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, s'est rendu à Dijon au lendemain du drame, lundi matin. Il a appelé chacun "à la prudence, en précisant que les motivation du conducteur ne sont "pas établies" avant de demander "à ne pas tirer de conclusions hâtives".

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