Deux responsables de l'ETA écroués

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Les deux membres de l'AFP lors de leur arrestation vendredi © AFP/IROZ GAIZKA
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B.W. avec AFP , modifié à
Deux cadres de l'organisation indépendantiste basque ont été écroués après leur arrestation vendredi. L'un d'entre eux est soupçonné d'avoir tué un policier.

Ils comptaient parmi les hommes les plus recherchés par les autorités espagnoles. Deux cadres de l'ETA arrêtés mardi en France, dont l'un est soupçonné d'avoir tué un policier en région parisienne en 2010, ont été mis en examen dans la nuit de samedi à dimanche par la justice française. De nationalité espagnole, Goyenechea Irragori, 35 ans, et Inaki Reta, 56 ans ont été écroués, a annoncé une source judiciaire. Les deux hommes étaient chargés de la branche logistique.

Le couple qui les herbergeait placé sous contrôle judiciaire. Le couple d'hébergeurs et la propriétaire de la maison d'Ossès, dans les Pyrénées-Atlantiques, où ont été interpellés les deux hommes ont eux été placés sous contrôle judiciaire à l'issue de leur mise en examen. La propriétaire de la maison, une infirmière, a été mise en examen pour financement de terrorisme.

De multiples chefs d'accusations. De nationalité espagnole, les deux hommes avaient été interpellés après un renseignement reçu le 6 juillet par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Ils ont été mis en examen de multiples chefs, notamment association de malfaiteurs, détention et transport d'armes, détention de faux document, le tout en relation avec une entreprise terroriste.

Suspecté d'avoir tué un policier. Goyenechea Irragori fait partie des six membres présumés d'un commando de l'opération séparatiste basque qui doivent comparaître à l'automne devant les assises spéciales de Paris pour le meurtre du brigadier-chef Nérin. Les enquêteurs ont la conviction qu'il est l'un des deux qui avaient ouvert le feu sur ces policiers qui les avaient surpris sur un chemin vicinal de Villiers-en-Bière, en Seine-et-Marne. L'autre tireur est considéré comme un "dur" de l'ETA, Mikel Carrera Sarobe, alias "Ata", ex-numéro un de l'appareil militaire.

Tenus responsables de la mort de 829 personnes. Avec Inaki Reta, Goyenechea Irragori était, selon Madrid, chargé du "département technico-logistique" de l'organisation basque, tenue responsable de la mort d'au moins 829 personnes au nom de sa lutte pour l'indépendance du Pays Basque et de la Navarre. Un juge espagnol vient d'ouvrir une enquête visant l'ETA pour "crimes contre l'humanité", consécutive à la plainte d'associations de victimes d'assassinats et d'enlèvements.

Affaiblie par les coups des polices française et espagnole, elle a renoncé à la lutte armée en octobre 2011 mais exige avant toute dissolution des négociations, notamment sur la question de ses prisonniers.