Automobiliste tué à Paris : le policier au volant avait plus de 2 g d'alcool dans le sang

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© Capture d'écran du compte Twitter @vlahure
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Alain Acco, et C.P-.R. , modifié à
Deux policiers au volant d'une voiture banalisée ont percuté de plein fouet un véhicule de livraison de pain, jeudi, à Paris, tuant son chauffeur. Le fonctionnaire de police qui conduisait avait plus de deux grammes d'alcool dans le sang.
INFO EUROPE 1

Un chauffeur-livreur est mort dans la nuit de mercredi à jeudi après que son véhicule utilitaire a été percuté par une voiture de police banalisée à Paris, selon les informations recueillies par Europe 1. L'agent de police au volant avait plus de deux grammes d'alcool par litre de sang, selon nos informations. L'enquête a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). 

Voiture banalisée, retour de soirée. Les faits se sont produits sur les coups de quatre heures du matin, au croisement du boulevard de Sébastopol et de la rue Réaumur, dans le centre de la capitale. Selon nos informations, les deux agents de la PJ 93, un lieutenant et un brigadier-chef, ne se trouvaient pas alors en service. Ils rentraient d'une soirée arrosée en boîte de nuit, à l'occasion de la fête annuelle d'un autre service de police judiciaire.

A bord de leur véhicule banalisé, ils ont percuté de plein fouet la camionnette de l'homme qui était en train de livrer du pain. Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve a précisé que la victime a été éjectée de l'utilitaire sous la violence du choc. Le livreur est mort sur place des suites de ses blessures. Âge de 40 ans, il était père de trois enfants.

2,13 g. d'alcool dans le sang. Le brigadier-chef qui conduisait la voiture banalisée a été placé en garde à vue. Mais compte tenu de son état, il a été hospitalisé à l'Hôtel-Dieu et n'avait encore pu être entendu jeudi en fin de journée. En effet, on a appris jeudi après-midi que l'homme avait 2,13 grammes d'alcool par litre de sang, soit quatre fois le taux autorisé par la loi (0,5g) et trois fois plus que le taux constituant un délit (0,8g). Le fonctionnaire avait refusé, dans un premier temps, de se soumettre au test de dépistage du taux de l'alcoolémie.

D'autre part, selon nos informations, les enregistrements de vidéosurveillance révèlent que le brigadier-chef, roulant à vive allure à bord de sa Mégane banalisée, aurait grillé au moins deux feux rouges sur le trajet, sans gyrophare ni sirène. Sur le siège passager, un lieutenant qui se trouve alors en permanence, donc susceptible d'être rappelé à tout moment, ce qui explique que les deux hommes roulaient dans une voiture de service. Lui, avait 1,6 gramme d'alcool dans le sang. Il a été entendu comme simple témoin dans l'enquête judiciaire. Sur le plan administratif, l'homme risque en revanche une révocation.  

Le policier qui se trouvait au volant sera quant à lui très probablement poursuivi pour homicide involontaire aggravé. 

Cazeneuve promet "une grande sévérité". Tout en présentant ses "sincères condoléances" à la famille de la victime, Bernard Cazeneuve a promis que "toute la lumière" sera faite sur accident. "Si l'enquête judiciaire confirme les premières constatations et révèle un comportement fautif et inadmissible des policiers, ils feront l'objet de sanctions disciplinaires d'une très grande sévérité, indépendamment des poursuites pénales", a assuré le ministre.

Bernard Cazeneuve a ajouté que les deux fonctionnaires ont été suspendus, dans l'attente des conclusions de l'enquête.