Des parents de djihadistes mis en examen pour financement du terrorisme

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Rémi Bostsarron, édité par A.H.
La présidente d'une association venant en aide aux parents dont les enfants ont rejoint la Syrie aurait détourné de l'argent pour l'envoyer à sa fille djihadiste.

Trois parents de djihadistes ont été mis en examen pour financement du terrorisme et association de malfaiteurs terroristes, a révélé le JDD. Ils sont soupçonnés d'avoir détourné des fonds de leur association subventionnée pour envoyer l'argent à leurs enfants en Syrie.

13.000 euros envoyés en Syrie. Cette enquête concerne notamment la présidente de "Syrie prévention famille", Valérie de Boisrolin. Elle aurait envoyé, par le biais de l'association, 1.200 euros à sa fille Léa, partie en Syrie en 2013 à l'âge de 16 ans. Elle aurait également fourni 4.000 euros à la mère d'un djihadiste qui souhaitait revenir en France. Les deux autres membres de l'association mis en examen sont les époux Duong, Anne et Raymond, dont le fils et la fille ont rejoint la zone de combat il y a trois ans. Ils auraient procuré un total de 13.000 euros à leurs enfants, sous forme de mandats. Tous ces transferts ont été détectés et signalés par Tracfin, cet organisme qui lutte notamment contre le financement du terrorisme.

L'intéressée reconnaît les envois d'argent. Cet argent n'est pas censé être envoyé aux personnes embrigadées. Le rôle de l'association, qui gère environ 90.000 euros de subventions, c'est d'aider les proches de ceux qui sont partis. Contactée par nos confrères du Journal du dimanche, Valérie de Boisrolin a reconnu ces envois d'argent, mais elle conteste avoir ponctionné la trésorerie. Elle s'apprête à démissionner de l'association pour prouver sa bonne foi.