Déraillement du train des Pignes : les rescapés se confient

Le train a été percuté par un roc de dix tonnes.
Le train a été percuté par un roc de dix tonnes. © Jacques Therence
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Damien Brunon et Jacques Thérence , modifié à
TÉMOIGNAGES E1 - Deux personnes sont mortes et une autre est gravement blessée, après le déraillement d’un train dans les Alpes-de-Haute-Provence.

L’INFO. Ils étaient 34 dans le train des Pignes lorsqu’il a été percuté samedi matin par un rocher d’environ dix tonnes qui s’est décroché de la paroi. Les deux wagons ont déraillé et ont été finalement retenus par les arbres en contrebas. Deux personnes sont mortes dans l’accident, dont une ressortissante russe, neuf personnes sont blessées, dont une très gravement.

>>> Europe1 a recueilli les premiers témoignages sur le lieu de l'accident.

“C’était très choquant”. Estelle était passagère du second wagon du train et était manifestement très émue après l’accident. “J’ai entendu un gros boum et j’ai vu le train partir dans le ravin. J’étais affolée”, détaille-t-elle au micro d’Europe 1.

“Heureusement qu’il y avait les arbres pour arrêter le train. Si on continuait à descendre, on aurait pu percuter à nouveau le bloc. Sur le coup, il nous est passé par dessus”, ajoute la jeune fille de 17 ans. Il faut dire qu’un événement comme celui-ci peut rester longtemps gravé dans la mémoire, surtout si l’on a l’occasion d’assister au décès d’une personne.

“J’ai vu une personne décédée. Ca fait bizarre. C’est la première fois que je voyais une femme morte”, confie-t-elle la voix tremblante.

roc

© Jacques Therence

“J’aurais pu être à leur place”. Patrice est un habitué des chemins de fer, devant l’ampleur de l’accident, il est resté philosophe. “Je ne suis pas choqué, comme quelqu’un qui a cinq millions de kilomètre de chemin de fer dans les pattes. J’ai tellement vu d’accidents de chemin de fer que ça me parait être dans l’ordre des choses”, explique-t-il.

Son expérience permet de mieux comprendre l’accident. Selon lui, on peut y retrouver des similitudes avec celui de Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne en juillet 2013. “Dans le train espagnol, c’est la locomotive qui a déraillé et qui s’est mise en travers de la voie et tous les autres wagons se sont pliés dessus. Ici, la motrice a déraillé parce qu’elle a été prise par le rocher”, décrypte celui qui a pris la ligne accidentée pour la première fois de sa vie à 15 ans.

Il n’empêche que malgré l’habitude, Patrice n’en reste pas moins triste par la mort de deux passagers. “Quand je me suis retrouvé dehors, je voulais être assez loin du train au cas où ça pourrait prendre feu. Dès qu’on m’a dit qu’il y avait un mort, j’ai été horrifié, maintenant que je sais qu’il y en a deux, je suis très peiné pour ces gens là. J’aurais pu être à leur place”, confie-t-il.

gendarmerie

© Jacques Therence

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