Crash de l'A320 : Lubitz avait perdu 30% d'acuité visuelle

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Chloé Triomphe, envoyée spéciale à Düsseldorf, avec Chloé Pilorget-Rezzouk , modifié à
Le copilote de l'Airbus A320 de la Germanwings était atteint d'une maladie oculaire qui compromettait sa carrière de pilote.

Près d'une semaine après le crash de l'Airbus A320 dans les Alpes-de-Haute-Provence, l'enquête progresse sur le profil d'Andreas Lubitz, le copilote ayant délibérément activé la descente de l'avion. Et il y a maintenant deux pistes qui intéressent les enquêteurs sur la santé du jeune homme. La plus récente, c'est cette maladie des yeux - plus précisément de la rétine – qui mettait en jeu sa carrière.

Une échéance à haut risque. De source proche de l'enquête, cette maladie lui avait déjà fait perdre presque 30% de ses capacités visuelles. Une donnée cruciale, puisqu'une échéance se rapprochait dangereusement d'Andreas Lubitz. En juin prochain, cet Allemand de 28 ans aurait dû faire renouveler sa licence de pilote par son employeur, la Germanwings, tests médicaux à l'appui. Avec le risque de se faire recaler et de perdre son précieux sésame de pilote. Un terrible compte à rebours s'était donc peut-être lancé dans la tête du copilote, car cette échéance représentait potentiellement la fin de sa carrière.

Un antidépresseur avec des conséquences sur la vue. L'autre piste que continuent de creuser les enquêteurs, c'est son état psychique. En perquisitionnant chez Andreas Lubitz, ils ont ainsi saisi son dernier arrêt maladie pour dépression, qu'il avait caché à son employeur. Ils ont aussi retrouvé des ordonnances pour de antidépresseurs dont un médicament qui entrainerait justement une perte de l'acuité visuelle.  

Avec ce type de traitement, "il peut y avoir des troubles de l'accommodation. On risque de voir un peu flou et avoir du mal à passer d'un objet proche à un objet lointain", explique au micro d'Europe 1 le professeur Jean-François Bergmann, spécialisé en pharmacologie. "Si l'on regarde à travers le cockpit l'horizon et qu'après l'on regarde les boutons devant soi, il peut y avoir un défaut d'accommodation", poursuit-il.

Des enregistrements en guise de journal intime. Enfin, dernière pièce versée à la procédure, les enquêteurs ont mis la main sur des enregistrements au domicile d'Andreas Lubitz. Dans ceux-ci, le copilote se confie, comme dans un journal intime. Il y parle de sa souffrance et de sa pression au travail.

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