Comment Bernard Tapie s'est mis à l'abri des saisies

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NM , modifié à
Quatre jours avant sa condamnation à rembourser 404 millions d'euros, Bernard Tapie avait placé ses biens en procédure de sauvegarde. 

Jeudi dernier, la Cour d'appel de Paris a condamné les époux Tapie, leurs sociétés et leurs liquidateurs judiciaires à rembourser les 404 millions d'euros, versés suite à l'arbitrage qui a soldé en 2008 leur litige avec le Crédit Lyonnais. Mais l'Etat pourrait avoir du mal à récupérer cette somme. Comme le révèle Le Monde mardi, Bernard Tapie a fait placer, quatre jours avant le jugement, l'ensemble de ses biens sous la protection d'un administrateur judiciaire.

Sauvegarde. C'est lundi 30 novembre que le tribunal de commerce de Paris a accepté la demande de Bernard Tapie, qui a peut-être ainsi anticipé la décision de la Cour d'appel tombée jeudi. Le patron du journal La Provence a ainsi confié tous ses actifs à Maître Frédéric Abitbol, administrateur judiciaire parisien, dans le cadre d'une procédure dite de sauvegarde. 

"J'ai tout mis sur la table". L'homme d'affaires pourrait-il de cette manière échapper aux saisies des huissiers ? "Ce n’est pas une manière de fuir ou d’organiser mon insolvabilité", se défend l'ancien patron de l'Olympique de Marseille. "C’est même tout le contraire, puisque le tribunal sait tout de mes actifs. J’ai tout mis sur la table", assure-t-il au quotidien.

Prévue dans le Code du commerce. La mesure est en tout cas légale. Le Code du commerce permet une procédure de sauvegarde si un débiteur "justifie de difficultés qu'il n'est pas en mesure de surmonter". La sauvegarde "est destinée à faciliter la réorganisation de l'entreprise afin de permettre la poursuite de l'activité économique".