Cinq ans après, l'affaire Dupont de Ligonnès en dix dates

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C.P.-R. avec AFP , modifié à
Le 21 avril 2011, les corps d'Agnès Dupont de Ligonnès et ses quatre enfants étaient découverts sous la terrasse de la maison familiale. Europe 1 revient sur les dates-clés de cette affaire.  

Xavier Dupont de Ligonnès, unique suspect de l'assassinat de son épouse et de ses quatre enfants à Nantes, est-il mort ou en cavale ? Cinq ans jour pour jour après les faits, et malgré près de 900 signalements et des milliers de procès-verbaux, l'enquête est au point mort et l'énigme reste entière. En dix dates, Europe 1 revient sur les événements qui ont marqué le dossier "XDDL".   

Du 3 au 5 avril 2011. Les enquêteurs estiment que l'épouse Dupont de Ligonnès et ses quatre enfants ont été tués dans ce laps de temps de trois jours. C'est la date à laquelle leurs portables ont été coupés. Agnès, 48 ans, Arthur, 21 ans, Thomas, 18 ans, Anne, 16 ans, et Benoît, 13 ans, ont été exécutés de façon "méthodique" au 22 Long Rifle, chacun de deux balles minimum pendant la nuit.  

Le 15 avril 2011. C'est la dernière fois que "XDDL" est aperçu vivant. Des témoins ont vu quitter ce quinquagénaire issu de la noblesse à pied un hôtel Formule 1 de Roquebrune-sur-Argens, dans le Var, avec sur le dos un étui pouvant contenir une carabine. Depuis, et ce malgré un mandat international émis à son encontre, le suspect principal de la tuerie de Nantes n'a jamais été retrouvé. 

Le 21 avril 2011. Les corps d'Agnès Dupont de Ligonnès et de ses quatre enfants, âgés de 13 à 20 ans, sont exhumés dans le jardin du domicile familial, sous la terrasse. Alors qu'il s'apprêtait à "lancer un simple appel à témoins" suite à la disparition inquiétante de la famille, le procureur de la République de Nantes d'alors, Xavier Ronsin, annonce que l'enquête bascule "nettement sur une qualification criminelle de séquestration et d'assassinats". Dès lors, l'affaire prend une ampleur mondiale et de nombreux médias internationaux font le siège du 55, boulevard Robert Schuman. 

Février 2012. La maison que louaient les Dupont de Ligonnès, en plein centre-ville de Nantes, est mise en vente par les propriétaires. 

Le 9 avril 2015. Plus de trois ans après sa mise en vente, la demeure bourgeoise de la famille Dupont de Ligonnès accueille enfin ses premiers occupants depuis le quintuple meurtre. C'est un couple qui a décidé de s'installer au 55, boulevard Schuman, à Nantes. Le compromis de vente de cette bâtisse avec un jardin de 300 m2 a été signé fin janvier, au prix de 200.000 euros.  

Le 28 avril 2015. Des restes humains sont découverts dans la forêt de Bagnols près de Fréjus, dans le Var, non loin du dernier endroit où a été vu le père de famille, en 2011. Un promeneur a donné l'alerte après être tombé sur "un camp de vie" en plein cœur du bois. Il ne s'agit "pas d'un squelette (...), ce sont des ossements avec manifestement les traces d'une vie pendant quelques semaines, quelques mois, précise la procureure de Draguignan, dans le Var. Elément intriguant : une facture de 2011, date à laquelle "XDDL" a été vu pour la dernière fois, est trouvée sur place. 

Le 4 mai 2015. Mais à peine une semaine plus tard, l'expertise ADN des ossements vient couper court à toutes les spéculations sur son sort : les restes humains retrouvés ne sont pas ceux de Xavier Dupont de Ligonnès, annonce la procureure. 

Le 9 mai 2015. Quelques jours plus tard, un sexagénaire disant être Xavier Dupont de Ligonnès, et menaçant de tuer sa petite-fille, est interpellé dans un TGV en gare de Massy-Palaiseau, dans l'Essonne. L'homme, habitué des canulars téléphoniques à la police, se disait équipé d'un 22 long rifle, l'arme à feu avec laquelle ont été tués Agnès Dupont de Ligonnès et ses enfants. 

La disparition de "XDDL" demeurant un véritable mystère, l'enquête a connu quelques canulars, mais surtout de nombreux signalements. En cinq ans, plus de 900 signalements et des milliers de procès-verbaux ont ainsi effectués. 

Le 24 juillet 2015. Une journaliste de l'AFP à Nantes révèle avoir reçu un mystérieux courrier, signé "XAVIER Dupont de Ligonnès". Datée du 11 juillet, la missive, écrite à la main, comporte une photo de deux des fils du meurtrier présumé : Arthur et Benoit, l'aîné et le cadet. Jamais diffusé dans les médias, le cliché à l'air tout droit sorti d'un album de famille. Au verso, il est écrit "JE SUIS ENCORE VIVANT" puis : "De là jusquà cette heure" (sic). 

Ce courrier est-il l'œuvre de l'homme recherché depuis plus de quatre ans ou d'un lugubre corbeau ? Cinq jours plus tard, le verdict tombe : il y a "très peu de probabilités" que le courrier, expertisé par la police judiciaire de Nantes, provienne de "XDDL".

Le 23 mars 2016.Un brigadier-chef est condamné à 3.000 euros d'amende pour avoir violé le secret professionnel et divulgué des documents sur l'affaire. Transmises par une tierce personne non poursuivie, les 39 notes secrètes du père de famille avaient été publiées sur la page Facebook intitulée "Xavier Dupont de Ligonnès, enquête et débat", animée par "Chris La Vérité".

Cet internaute passionné par l'énigme a été condamné à une amende de 1.000 euros avec sursis pour recel de violation du secret professionnel et atteinte au secret des correspondances. Les deux prévenus ont également été condamnés solidairement à verser un euro de dommages et intérêts à Christine Dupont de Ligonnès. La sœur de XDDL avait porté plainte en mai 2012 suite à la fuite de ces pièces, versées au dossier d'instruction.