Cannes : des agents en civil pour traquer les incivilités

agents de surveillance voie publique 1280 PV
Photo d'illustration © JEFF PACHOUD / AFP
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Jacques Thérence et C.P.-R. , modifié à
Pour lutter contre les incivilités, des agents municipaux en civil patrouillent désormais dans la ville, prêts à verbaliser les passants.

Et si à chaque instant, vous étiez surveillés à votre insu par des agents en civil ? A Cannes, dans les Alpes-Maritimes, la ville a mis en place, juste avant la dernière édition du Festival, une surveillance de ses rues par des agents municipaux en civil.

Des passants comme les autres ou presque. Incognito, ils se fondent parmi les passants et les scrutent. Si quelqu'un salit la voie publique, ils peuvent le verbaliser. Le PV s’élève généralement à 68 euros et est majoré à 180 euros en cas de paiement tardif. "Bonjour c’est la police municipale de l’environnement". C’est en ces termes que deux agents, un homme et une femme, se présentent aux Cannois. Un couple parmi d’autres dans la rue, indétectables, mais qui sont en réalité deux agents de la mairie, des agents de surveillance de la voie publique, des "ASVP".

Tolérance zéro. C’est la parade qu’a trouvée la ville pour surveiller ses rues, car les policiers, eux, ne peuvent pas se mettre en civil. Leur mission : traquer les jets de mégots, de détritus ou les crachats et même les chiens hors la loi. "Votre chien n’est pas tenu en laisse, c’est une amende de 68 euros", prévient un policier à une dame. "Mon chien est bien dressé, je ne comprends pas, c’est nul", tempête-t-elle auprès d’Europe 1.

Des Cannois mécontents. Ce dispositif passe mal auprès des habitants. Les contrevenants ont le sentiment d’être pris en traître par ces agents en civil. Mais pour le patron de la police municipale, Yves Daros, c’est la seule méthode efficace. "Quelqu’un qui se balade en ville, veut jeter un paquet de cigarette vide parterre et qui voit un policier va sans doute attendre deux minutes que le policier ait tourné la tête. Là, il ne s’y attendra pas et il va jeter son paquet de cigarette", explique-t-il au micro d’Europe 1.

Une parade pour ne pas payer. Mais pour verbaliser, ces agents ne peuvent pas réclamer de pièces d’identités, car ils ne sont pas assermentés pour ça. Ils devront donc s’en tenir aux déclarations des personnes sanctionnées. Problème : certains contrevenants n’hésitent pas à donner de faux noms et de mauvaises adresses pour ne pas recevoir d’amende. "J’ai dit que je n’avais pas de carte d’identité, j’ai donné un faux nom", raconte ainsi un jeune homme qui s’est fait contrôler pour avoir jeté son mégot. En un mois, une soixantaine de PV ont été dressés. Reste à savoir combien ont été payés.