Bobigny : il attaque des policiers au couteau et ressort libre du tribunal

L'homme de 46 ans a été jugé mercredi par le tribunal de Bobigny.
L'homme de 46 ans a été jugé mercredi par le tribunal de Bobigny. © Capture d'écran Google Street View
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Guillaume Biet , modifié à
Un homme qui comparaissait pour avoir attaqué des policiers à coups de couteau est ressorti libre du tribunal, mercredi. Une décision de justice que ne comprend pas le syndicat de policiers Alliance.

Dans le contexte actuel de tension avec manifestants et policiers, une décision de justice passe mal à Bobigny. Mercredi, un homme qui comparaissait pour avoir attaqué des policiers à coups de couteau est ressorti libre du tribunal. Il a été condamné à une mesure de contrainte pénale alors que le procureur avait réclamé trois ans de prison ferme.

Arrestation compliquée. L'homme de 46 ans, un dealer présumé, avait été interpellé le 18 décembre, à Saint-Denis. Refusant son arrestation, il avait sorti un couteau de 20 centimètres et attaqué un policier. Ce dernier avait évité une blessure au cœur grâce à son gilet pare-balle. Les policiers avaient fini par utiliser leur taser pour parvenir à le maîtriser, selon les informations recueillies par Europe 1.

En détention provisoire pendant deux mois. Ce dernier avait ensuite été placé en garde à vue, puis présenté au tribunal en comparution immédiate le 20 décembre. Mais comme le prévenu voulait un délai pour préparer sa défense, il avait été placé en détention provisoire durant deux mois, jusqu’à sa comparution mercredi.

Pour ces faits de violences avec armes sur les policiers, le procureur avait requis trois ans de prison ferme à l’encontre du prévenu. Mais les juges de Bobigny n’ont pas suivi : ils n’ont prononcé qu’une contrainte pénale, à savoir huit mois de mise à l’épreuve. L’agresseur est donc ressorti libre du tribunal.

"C'est inadmissible". "C'est plus que choquant, c'est inacceptable, c'est inadmissible. Aujourd'hui vous pouvez attaquer un policier, vous pouvez tenter de le tuer et vous ne serez pas puni", s'indigne Jean-Claude Delage, secrétaire général du syndicat de police Alliance. "Le parquet avait réclamé trois ans de prison ferme ce qui nous semblait peu mais déjà plus réaliste que la décision prise par le tribunal". Le parquet de Bobigny lui aussi a été stupéfait par cette décision. Il a donc décidé de faire appel.