Les deux coordinateurs des attentats de Paris identifiés à Bruxelles ?

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La police belge est à présent convaincue que deux individus, faisant l’objet depuis décembre dernier d’un mandat d’arrêt, ont piloté en temps réel les attaques terroristes du 13 novembre.

Samir Bouzir et Soufiane Kayal. Ce sont les patronymes figurant sur les fausses cartes d’identité belges utilisées par les deux hommes suspectés d’avoir piloté à distance les opérations terroristes ayant frappé Paris et Saint-Denis, le vendredi 13 novembre, révèle la Libre Belgique, mercredi. Les enquêteurs belges sont désormais "quasi certains" que ces individus, recherchés depuis décembre, ont coordonné, par le biais d’échanges permanents, en temps réel et depuis la Belgique, les trois commandos en France. Le parquet fédéral de Belgique n’a pas confirmé cette information pour l’instant.

Qui sont-ils ? Dès le 4 décembre dernier, un avis de recherche avait été lancé par les polices belge et française à l’encontre de ces deux hommes, considérés comme "dangereux et probablement armés". Ces deux coordinateurs présumés ont disparu de la circulation et demeurent introuvables. Tous deux ayant fait usage de faux papiers d’identité, les enquêteurs ne connaissent donc pas leur véritable nom ni leur nationalité.

En compagnie de Salah Abdeslam. Toutefois, on sait que "Samir Bouzir" et "Soufiane Kayal" avaient été contrôlés, avec ces faux papiers belges, à la frontière austro-hongroise, le 9 septembre 2015, alors qu’ils étaient en provenance de Budapest, en Hongrie. Ils étaient alors aux côtés de Salah Abdeslam, soupçonné d’avoir joué un rôle central dans les attaques, et d’avoir notamment convoyé les trois kamikazes du Stade de France sur les lieux. Ce dernier, toujours en fuite, reste lui aussi introuvable.

25 échanges SMS entre eux et le Bataclan. C’est donc à l'un de ces deux hommes que le SMS donnant le top départ de la meurtrière prise d’otages du Bataclan, "On est parti, on commence", aurait été envoyé, à 21h42. Le destinataire belge avait spécifiquement activé son numéro pour l’occasion, ouvrant sa ligne le 12 novembre, à 22h24, et la clôturant après la réception de ce message, avait indiqué Le Monde. Entre temps, les terroristes et le contact belge ont échangé 25 textos.

D’autres contacts avec Abaaoud. Le 13 novembre au soir, Abdelhamid Abaaoud, faisant partie de l’équipe des terrasses et tué lors de l’assaut de la planque à Saint-Denis, était, lui aussi, en relation avec une autre ligne téléphonique outre-Quiévrain. Celle-ci a été géolocalisée au même endroit que le destinataire du SMS du Bataclan, laissant penser que les deux hommes, "Samir Bouzir" et "Soufiane Kayal", étaient ensemble le soir des faits.

Un mandat cash à la cousine d’Abaaoud. Enfin, l'un des deux suspects aurait aussi transféré, quatre jours après les attentats, la somme de 750 euros à Hasna Ait Boulahcen, la cousine d’Abdelhamid Abaaoud, morte elle aussi dans l'assaut de Saint-Denis. Il a utilisé pour cela sa fausse carte d'identité belge, au nom de Samir Bouzir, dans une agence de la Western Union de la région bruxelloise, où des images de vidéosurveillance ont pu être récupérées par les enquêteurs.

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L'autre identité falsifiée, du nom de Soufiane Kayal, a quant à elle servi à louer une maison à Auvelais, non loin de Charleroi, dans le sud de la Belgique. Cette habitation, qui aurait pu servir de planque ou de cache pour du matériel, a été perquisitionnée le 26 novembre. Autant d’éléments qui étayent la thèse de leur rôle clef de logisticiens en direct.