Attentats de Paris : ils ont bravé la peur et sauvé des vies

Vendredi soir, au cœur de la panique, des anonymes se sont comportés en véritables héros.
Vendredi soir, au cœur de la panique, des anonymes se sont comportés en véritables héros. © AFP
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Des riverains, des restaurateurs, un commissaire de police, des familles… de nombreux anonymes pris dans l'enfer des attentats ont gardé leur sang-froid et apporté de l'aide aux victimes.  

Les attentats qui ont frappé la capitale française vendredi, ont fait au moins 129 victimes et des centaines de blessés, dont certains se trouvent encore entre la vie et la mort. Une nuit meurtrière à l'effroyable bilan qui a plongé le pays dans la sidération. Les témoignages, glaçants, évoquent des tueurs froids, implacables. Pourtant, au cœur de la panique, des anonymes se sont comportés en véritables héros. Un commissaire de police a tiré sur l'un des assaillants, dans le Bataclan, le tuant avant qu'il ne fasse d'autres victimes, des voisins de la salle de concert ont ouvert leur porte aux blessés hagards, d'autres ont secouru des victimes sur place. Tour d'horizon de ces gestes courageux et parfois décisifs.

"Il s’appelle Bruno et il a sauvé la vie de ma femme". Son message a fait le tour des réseaux sociaux. "Un homme a sauvé la vie de ma femme hier au Bataclan en la cachant sous des fauteuils et en la protégeant de son corps. Il s’en est tiré. Il ne la connaissait pas. Il s’appelle Bruno et nous aimerions le remercier. Qu’il nous contacte, moi ou Edith." Clément, postait ce message sur Facebook samedi après-midi. Depuis, le couple a retrouvé son héros. "On l’a retrouvé. Merci à vous tous. Il ne nous reste plus qu’à aller boire des coups ensemble", a indiqué Clément.

Comme Bruno, d'autres personnes présentent sur les lieux des attaques vendredi ont eu les gestes qui sauvent. Parfois, on ne connaît pas même leurs prénoms. "A l'inconnu du Bataclan qui a interrompu sa course pendant la fusillade pour nous dire de quitter la rue : merci", a posté Amélie Mathieu, une jeune femme reconnaissante. "Merci aux trois super étudiants d'avoir aidé mon frère à sortir de la zone et à me le ramener presque en entier !! #fusillade #Paris #merci", témoigne un internaute soulagé. "Merci à Jean qui nous a ouvert les portes de son appartement rue Oberkampf. Merci à Foued, le taximan qui nous a ramené à la maison. Love", réagit une autre, sur Twitter.

Une survivante du Bataclan remercie "ses héros". Elle a survécu à l'horreur. Isobel Bowdery, une jeune femme dont le compte Facebook indique seulement qu'elle a été diplômée de l'université de Cape Town en Afrique du Sud en 2014, était présente dans le Bataclan au moment de l'attaque. Elle a posté un long message sur Facebook, pour remercier tous ceux qui l'ont aidée. "L'homme qui était à côté de moi, qui m'a rassurée et a risqué sa vie pour essayer de me cacher la tête pendant que je pleurais, le couple dont les derniers mots d'amour font que je crois encore à la bonté dans le monde, aux policiers qui sont parvenus à sauver des centaines de personnes, aux inconnus qui m'ont récupérée dans la rue et m'ont réconfortée pendant les 45 minutes où j'étais persuadée que le garçon que j'aime était mort, à l'homme blessé que j'ai pris pour lui et qui, quand j'ai vu que ce n'était pas Amaury, m'a pris dans ses bras et m'a dit que tout allait s'arranger, même s'il était aussi seul et effrayé que moi, à la femme qui a ouvert sa porte aux survivants, à l'ami qui m'a hébergée et est allé m'acheter de nouveaux habits pour que je n'ai pas à garder ce haut maculé de sang, à vous tous qui m'ont envoyé des messages de soutien – vous me faites croire que le monde peut devenir meilleur." 

Des riverains… Murielle Gaudry habite à quelques mètres du Bataclan. Vendredi soir, elle a ouvert ses portes à une trentaine de victimes venues trouver refuge chez elle, rapporte France TV Info. Certains sont gravement blessés. Murielle les installe chez elle où sont prodigués les premiers soins. Une autre famille parisienne qui habite le quartier, a fait de même. Voyant surgir une dizaine de personnes blessées, elle les accueille dans son salon. "Dix jeunes ensanglantés, affolés, ont pénétré dans l'appartement", raconte la mère de famille.

Isabelle, une jeune femme, recevait des amis au niveau du 42 boulevard Voltaire, à quelques dizaines de mètres du Bataclan quand elle entend les premiers coups de feu. Par la fenêtre, elle aperçoit un jeune homme gravement blessé, "qui se tient le ventre", raconte-t-elle au JDD. L'homme perd beaucoup de sang. Elle tente d'arrêter l'hémorragie avec des serviettes avant d'appeler les secours.

minute

Des gens observent une minute de silence en hommage aux victimes des attentats de vendredi soir à Paris. 

Un restaurateur, un employé… Le même soir, Rodolphe Paquin, le patron du restaurant Le repaire de Cartouche, situé à quelques encablures de la salle de concert n'a pas hésité à transformer son établissement en hôpital de fortune. "C'est un héros, il a su gérer comme s’il avait fait ça toute sa vie", témoigne un client admiratif, comme le rapporte France TV info. Mais pour Rodolphe Paquin, son comportement n'a rien d'héroïque. C'est "un comportement normal qu'on doit avoir dans une société si on veut vivre ensemble", assure-t-il humblement. Autre exemple, Samir, qui travaille en face du Petit Cambodge, où la tuerie a fait 15 morts, assiste à la scène et porte secours à des victimes à terre, malgré le chaos.  

Un commissaire de police abat un terroriste. Un commissaire de la Bac s'est illustré dès son arrivée au Bataclan. Il est le premier policier à rentrer dans la salle de concert. "Ce commissaire de la Bac est arrivé sur les lieux moins de 15 minutes après le début de la fusillade", raconte un journaliste sur Europe 1. "Il  aperçoit sur la scène l'un des terroristes qui pointe sa kalachnikov sur un otage. Le policier tire, le terroriste s'écroule. Le commissaire doit tout de même rebrousser chemin en attendant les renforts. La Brigade de Recherche et d'Intervention (BRI) et le Raid arrivent peu après." L'assaut sera donné deux heure et demi plus tard. 


Bataclan : comment s'est déroulé l'assaut ?par Europe1fr

Didier, vigile au Bataclan. On ne connaît que son prénom, Didier. Ce vigile au Bataclan, présent pendant l'attaque, a visiblement fait preuve d'un grand sang-froid. "Petite dédicace à Didier, un vigile au #Bataclan qui a sauvé mon cousin et d'autres en ouvrant une porte. Merci mille fois", le remercie un internaute. 

Les équipes médicales. Depuis plus de 50 heures maintenant, elles s'acharnent à sauver des vies : les équipes médicales sont aussi beaucoup remerciées sur Twitter. Les internautes saluent leur héroïsme. 

Un footballeur. Martin Kelly, un footballeur professionnel en vacances à Paris s'est aussi illustré lors de cette nuit cauchemardesque, rapporte Paris-Match. Sur une photo mise en ligne sur Twitter, on voit le jeune homme prêter assistance à un blessé au sol.

Nous n'avons évidemment pas pu recenser tous les actes mentionnés tant les initiatives courageuses ont été nombreuses ce soir là. Preuve en est : des témoignages, des remerciements, des hommages, continuent de fleurir sur les réseaux sociaux.