Attentat de Villejuif : Ghlam avait été signalé par son petit frère

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Sid Ahmed Ghlam projetait de commettre un attentat visant une ou plusieurs églises en banlieue parisienne, en avril 2015. © Capture d'écran Itélé
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C. P.-R. avec AFP , modifié à
ENQUÊTE - Âgé de seulement neuf ans, le petit frère du terroriste présumé avait "signalé" sa radicalisation, a révélé mardi Bernard Cazeneuve.

Le petit frère de Sid Ahmed Ghlam avait "signalé" son aîné comme "se radicalisant", a rapporté, mardi, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. L’Algérien de 23 ans, arrêté fortuitement, mis en examen le 24 avril dernier et écroué, projetait de commettre un attentat imminent au nom de l'islam contre au moins une église de Villejuif, dans le Val-de-Marne. Il est également soupçonné de l'assassinat de la jeune mère de famille, Aurélie Châtelain, à Villejuif.

Dénoncé par son petit frère de neuf ans. Lors de son audition, mardi, à l'Assemblée nationale, devant la commission d'enquête sur la surveillance des filières djihadistes, le ministre de l’Intérieur a annoncé que "le petit frère, âgé de neuf ans, a indiqué aux services que son frère se radicalisait". Les services de renseignement ont donc entendu Sid Ahmed Ghlam, mais l'entretien "n'a rien révélé", a poursuivi Bernard Cazeneuve.

Des écoutes téléphoniques n’ayant "rien révélé". Après cette audition, les services ont toutefois "estimé qu'il était nécessaire de procéder à un suivi téléphonique de Sid Ahmed Ghlam", a ajouté le ministre. Mais le "suivi" de cet étudiant en électronique n'a "rien révélé". Il "n'a pas été constaté qu'il était en relation avec des individus connus de nos services" et "susceptibles de contribuer à la commission d'un attentat", a précisé Bernard Cazeneuve devant les députés de la commission.

Des djihadistes de plus en plus discrets. Dans cette affaire, et comme c’est de plus en plus souvent le cas, les moyens technologiques utilisés par les djihadistes "de plus en plus sophistiqués" rendent la tâche ardue aux services de renseignement et de police. Bernard Cazeneuve a ainsi cité les outils de "cryptologie" pour "échapper au contrôle des services", en profitant au passage pour rappeler ce que prévoit le projet de loi sur le renseignement pour lutter contre ces "technologies sophistiquées".

Après avoir analysé le matériel informatique de Sid Ahmed Ghlam, saisi lors de perquisitions, les enquêteurs avaient découvert que le suspect était en contact avec un homme "se trouvant probablement en Syrie", avait indiqué le procureur de Paris, François Molins. Ce donneur d’ordres, avait notamment indiqué au terroriste présumé l’endroit où récupérer son arsenal d’armes, dans le coffre d’une voiture garée à Aulnay-sous-Bois, en banlieue parisienne.

Fiché par les services de renseignements. Connu des services de renseignement, Sid Ahmed Ghlam faisait l'objet d'une fiche de sûreté, "fiche S", de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui entraîne une surveillance discrète au nom de la sûreté de l'Etat.

L’étudiant avait exprimé sur Facebook son envie de partir en Syrie pour y mener le djihad, avait rapporté une source policière peu après la tentative d'attentat déjouée. Mais les "vérifications sur son environnement" réalisées au printemps 2014 et début 2015 n'avaient pas révélé d'éléments justifiant une enquête judiciaire, avait assuré Bernard Cazeneuve, après l’arrestation du suspect, fin avril.