Attentat en Isère : colère et stupéfaction dans le quartier d'Hervé

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Sébastien Guyot, envoyé spécial d'Europe 1 et M.-A.B. , modifié à
Cet entrepreneur de 54 ans a été retrouvé décapité vendredi sur les lieux de l'attaque terroriste de Saint-Quentin-Fallavier. Chez lui, à Fontaine-sur-Saône, près de Lyon, on décrit un homme très apprécié par la communauté. 
REPORTAGE

Il s’appelle Hervé, il est âgé de 54 ans. Vendredi, son corps a été retrouvé décapité juste après l'attaque contre l'usine Air Products à Saint-Quentin-Fallavier, dans l'Isère. Il était le patron du suspect. Dirigeant d’une entreprise de transport express, il habitait à Fontaine-sur-Saône, une commune de 6000 habitants, à une dizaine de kilomètres de Lyon. Le chef d’entreprise était une figure incontournable et très appréciée dans son quartier.  

"C’était un mec formidable". C’est dans le quartier des Marronniers, un ensemble de barres d’immeubles entourées d’espaces verts qu’Hervé a grandi. Tout le monde le connaissait, alors forcément, quand la nouvelle se répand, c’est la stupéfaction. "Ce n’est pas possible ! Ca me touche beaucoup et ça fait mal", confie une voisine au micro d’Europe 1.

Ici, Hervé faisait le lien entre les anciens et les nouveaux. Une enfance passée dans ce quartier, des études, puis, après une parenthèse professionnelle Outre-mer, l’homme a tenu à revenir dans ce quartier populaire. Toujours à l’écoute, dévoué, selon ses voisins : il n’était pas président de l’association des locataires par hasard. Il était épaulé dans cette fonction par son ami Maurice. "C’était un mec formidable, un boute-en-train. Il fallait faire le barbecue, il venait ici boire l’apéro avec ses idées… Il était toujours marrant. Je ne comprends pas ce qui lui est arrivé. C’est une boucherie".

"Ce n’est pas un musulman lui".  La barbarie, l’ignominie de la décapitation, en bas de l’immeuble, les voisins se rassemblent et pleurent et se soutiennent. Ils sont en colère aussi, comme Ahmed, son voisin du dessus. "Je n’arrive pas à exprimer dans quel état je suis, tellement je suis énervé. En tant que seul arabe du quartier, je vous le dis, c’est la honte. Avec ce qu’il a fait, ce n’est pas un musulman lui : c’est un parasite", lance-t-il en évoquant Yassin Salhi, l’homme devenu le bourreau d’Hervé, celui avait pourtant tendu la main.