Agression inventée à Aubervilliers : les raisons d'un mensonge

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L'instituteur de l'école Jean Perrin, à Aubervilliers, a totalement inventé son agression lundi matin. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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Guillaume Biet et T.M.
L'instituteur d'une école maternelle avait inventé toute l'histoire de son agression au cutter par un homme se revendiquant de Daech. L'enseignant de 45 ans a vite révélé sa nature de mythomane.

Dès sa première audition, l'instituteur a tout avoué. Alors qu'il prétendait avoir été agressé à l'arme blanche et au nom de Daech, lundi matin à Aubervilliers, l'homme de 45 ans a reconnu dans la journée avoir totalement inventé cette agression, avant d'expliquer les raisons de son geste.

Il s'est infligé lui-même ses blessures. L'instituteur de maternelle avait assuré qu'il avait été poignardé par un cutter au flanc et à la gorge, alors qu'il préparait sa classe dans l'école Jean-Perrin d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. Selon lui, l'agresseur, en tenue de peintre, ganté et cagoulé, avait alors lancé : "C'est Daech, c'est un avertissement." Face à ses contradictions, il a donc confessé s'être infligé lui-même ses blessures.

Un cri d'alarme contre le terrorisme. D'abord, l'enseignant aurait voulu lancer un cri d'alarme contre le terrorisme. D'après nos informations, il explique qu'il est parfaitement conscient des menaces proférées par le groupe Etat Islamique à l'encontre des fonctionnaires de l'Education nationale. Et considère à ce titre qu'il n'est pas assez protégé dans son école. D'où ce scénario.

Une inspection académique prévue. Autre explication, plus personnelle : cet instituteur de 45 ans, pourtant expérimenté - il travaillait depuis 20 ans dans cette même école - aurait dû recevoir cette semaine la visite de l'inspecteur d'académie. Le tout couplé à une évidente fragilité psychologique, une forme de dépression, voilà ce qui aurait conduit l'enseignant à imaginer cette fausse attaque.

Passible de six mois de prison. L'enquête antiterroriste est bouclée. Désormais, il est en garde à vue pour dénonciation de crime ou délit imaginaire. Un acte passible de six mois de prison. Dès mardi matin, un remplaçant accueillera les élèves. Un soutien psychologique va être mise en place pour les élèves et l'équipe éducative.