Affaire Fiona : le parquet requiert le renvoi devant les assises

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Le corps de Fiona, âgée de cinq ans lors de sa disparition, n'a jamais été retrouvé. © DR
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C.P.-R. avec AFP
Le parquet de Clermont-Ferrand requiert le renvoi aux assises de la mère de Fiona, cette petite fille disparue en mai 2013, et son compagnon.

Un peu plus de deux ans après la disparition de la petite Fiona, le procureur de la République de Clermont-Ferrand a requis le renvoi devant les assises de la mère de Fiona, cette fillette de cinq ans disparue le 12 mai 2013 dans un parc de la capitale auvergnate, et de son compagnon, a-t-on appris jeudi de sources judiciaires, confirmant une information du quotidien La Montagne.

Ils encourent jusqu’à 30 ans de prison. Dans son réquisitoire définitif, daté du 29 juin, le magistrat Pierre Sennès demande au juge chargé d’instruire le dossier de renvoyer devant les assises Cécile Bourgeon et son concubin, Berkane Makhlouf pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner" sur mineure de moins de 15 ans, par ascendant (pour la mère) ou par personne ayant autorité (pour lui) et en réunion ; soit trois circonstances aggravantes. Tous deux risquent jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle.

"Ce n'est qu'une étape et on est encore loin de la cour d'assises", a cherché à tempérer Me Gilles-Jean Portejoie, l'avocat de la mère, qui conteste toujours que sa cliente ait porté des coups et blessures mortelles à son enfant.

Des circonstances aggravantes pour le couple. Incarcérés depuis octobre 2013, Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf avaient été, dans un premier temps, mis en examen pour "violences volontaires sur mineure de moins de 15 ans par ascendant, ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner".

Mais en octobre 2013, puis en janvier 2015, le parquet avait successivement requalifié les faits en "coups mortels aggravés" puis en violences "en réunion", une circonstance aggravante. L’avocat de la mère a saisi la Cour de Cassation sur ce point, qui ne s'est pas encore prononcée.

Complices dans l’horreur. Dans son réquisitoire d’une trentaine de pages que La Montagne a pu consulter, le procureur pointe la responsabilité partagée des deux suspects : "L’escalade morbide n’a été rendue possible que par une action commune de chacun des deux mis en examen", écrit Pierre Sennès. Pour le magistrat, la mère de Fiona "fait cause commune avec son compagnon dans l’enchaînement des violences". 

Le corps de la fillette jamais retrouvé. Fin septembre 2013, le couple avait avoué que la petite fille était morte, après plus de quatre mois de mensonges sur son sort. Ils avaient tous deux déclaré l’avoir enterrée nue, en présence de sa petite sœur Eva, à la lisière d'une forêt. Depuis, chacun se renvoie la responsabilité des coups portés à l'enfant, qui auraient pu causer sa mort.

Mais aucune autopsie n’a jamais pu être effectuée pour déterminer les circonstances du décès. En effet, malgré trois importantes fouilles et des repérages aériens autour du lac d'Aydat dans le Puy-de-Dôme, à une vingtaine de kilomètres au sud de Clermont-Ferrand, le corps de la fillette n'a jamais été retrouvé.