Bygmalion : quatre gardes à vue, dont Bastien Millot

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avec AFP , modifié à
Quatre personnes, dont l'ex-dirigeant de la société, ont été placées en garde à vue lundi, dans le cadre de cette affaire sur les fausses factures de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.

L'INFO. Nouveau rebondissement dans l'affaire Bygmalion. Quatre personnes, dont l'ex-dirigeant Bastien Millot, ont été placées en garde à vue lundi matin dans le cadre de l'enquête sur l'affaire Bygmalion, a-t-on appris de sources proches de l'enquête. Le patron d'Event and Cie, Franck Attal, figure parmi les gardés à vue, de même que Guy Alvès, cofondateur de Bygmalion et le comptable de la société.

Elles ont été interpellées à leurs domiciles et placées en garde à vue à l'office anti corruption de la direction centrale de la police judiciaire (DCDP) à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. Des perquisitions sont en cours.

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Un système de fausses factures. Dans cette affaire, une information judiciaire pour faux et usage de faux, abus de confiance et tentative d'escroquerie a été confiée aux juges financiers Renaud van Ruymbeke, Serge Tournaire et Roger Le Loire. Les magistrats et les policiers enquêtent sur un système de fausses factures pour permettre au budget de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de 2012 de rester dans les clous fixés par la loi, c'est-à-dire 22,5 millions d'euros.

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Pour cela, Event and Cie avait facturé de nombreuses dépenses - entre 10 à 11 millions d'euros hors taxe selon l'avocat de Bygmalion - à l'UMP et non à la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, via de fausses conventions organisées par le parti de droite. Au final, le Conseil constitutionnel avait tout de même estimé que le plafond avait été dépassé, à quelques 23 millions d'euros, privant Nicolas Sarkozy du remboursement public.

"Un dérapage sur le nombre de meetings". Alors qu'elle s'orientait d'abord sur des soupçons de surfacturations au profit de Bygmalion, l'affaire avait explosé fin mai, avec les révélations de l'avocat de la société, Patrick Maisonneuve, puis la confession de Jérôme Lavrilleux, bras droit de Jean-François Copé et directeur adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Sur le plateau de BFMTV, il avait reconnu "un dérapage sur le nombre de meetings" et concédé la mise en place d'un système occulte. Dans un entretien à l'AFP à la mi-juin, il avait mis en cause le directeur général de l'UMP, Eric Cesari, le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, Guillaume Lambert, et Fabienne Liadze, directrice financière du parti. Selon Jérôme Lavrilleux, la décision de frauder avait été prise après le second tour de la présidentielle, fin mai-début juin.

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Selon des sources proches du dossier, Guy Alvès et Franck Attal ont également avoué aux enquêteurs la mise en place d'un tel système, mais ils situent les premières discussions entre Bygmalion et l'UMP plus tôt, au début du mois d'avril, avant le premier tour de l'élection. Quant à Bastien Millot, qui comme Guy Alvès avait travaillé dans plusieurs ministères pour Jean-François Copé, il assure n'avoir jamais travaillé pour la campagne présidentielle et a jusqu'à présent dit n'avoir pas été informé d'un système de double facturation.

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Nicolas Sarkozy assure qu'il ignorait le nom de Bygmalion. Jusqu'où était-on informé au sein de l'UMP et de l'équipe de campagne? Celui qui dirigeait l'UMP à l'époque, Jean-François Copé, et Nicolas Sarkozy pouvaient-ils ne rien savoir d'un tel système, comme l'a affirmé Jérôme Lavrilleux? Lors de son intervention télévisée pour son retour en politique, il y a une semaine, l'ancien chef de l'Etat assurait n'avoir "appris le nom de Bygmalion" que "longtemps après" sa campagne. Début juillet, il avait déjà affirmé qu'il n'y avait "jamais eu le moindre système de double facturation".

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