A Sarcelles, "l'objectif était de tuer"

Cinq personnes sont soupçonnées d'avoir participé à l'attentat contre l'épicerie casher de Sarcelles mais deux n'ont pas été identifiées.
Cinq personnes sont soupçonnées d'avoir participé à l'attentat contre l'épicerie casher de Sarcelles mais deux n'ont pas été identifiées. © MAXPPP
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avec Reuters , modifié à
Cinq personnes sont soupçonnées d'avoir participé à l'attentat mais deux n'ont pas été identifiées.

Le 19 septembre dernier, l'explosion d'une grenade n'avait miraculeusement pas fait de victime. Mais d'après le procureur de Paris, les événements auraient pu être beaucoup plus tragiques. Parmi les sept personnes déférées au parquet en vue de leurs mises en examen jeudi soir, plusieurs d'entre elles sont soupçonnées d'avoir participé à l'attentat à la grenade commis contre une épicerie casher à Sarcelles. L'information judiciaire pour ce volet vise notamment la préparation d'attentats ainsi que la détention de substances explosives et d'armes.

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Deux suspects pas encore identifiés

Au total, cinq hommes sont suspectés d'avoir participé à l'attentat du 19 septembre dernier à Sarcelles, parmi lesquels Jérémie Louis-Sidney et Jérôme Bailly. Un troisième, également déféré au parquet a repéré les lieux quelques minutes avant l'attaque. Les deux auteurs de l'attentat - "deux jeunes, l'un de type africain et l'autre de type européen", a précisé le procureur de la République, François Molins - n'ont eux en revanche toujours pas été identifiés. "Je ne peux vous dire s'ils figurent parmi les personnes présentées au parquet", a concédé jeudi le procureur de Paris, François Molins.

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Compte tenu de l'arme utilisée pour l'attentat, le parquet estime qu'il avait un but criminel. C'est en effet une "grenade défensive yougoslave de typer M75" qui a été lancée dans l'épicerie. Cette arme projette, lorsqu'elle explose, des éclats métalliques jusqu'à 30 mètres. "L'intention était bien de tuer et ce n'est que par chance que l'attentat n'a pas eu les conséquences voulues", a estimé François Molins.

Jérôme Bailly, présenté comme le leader

C'est en enquêtant sur les auteurs de l'attentat que les policiers sont remontés jusqu'à Jérôme Bailly, désormais considéré comme le leader du groupe et non plus Jérémie Louis-Sidney. Lors de la perquisition à son domicile à Torcy le week-end dernier, les enquêteurs ont retrouvé une clé, correspondant au box de stationnement, fouillé à son tour mardi soir.

Là, ils ont découvert tout le matériel nécessaire à la fabrication d'une bombe artisanale. Jérôme Bailly a d'ailleurs reconnu au cours de sa garde à vue avoir voulu fabriquer une bombe mais a refusé de préciser ses cibles ou ses éventuels complices.

La cellule terroriste "la plus dangereuse depuis 1996".

Pour François Molins, il s'agit c'est le groupe terroriste "le plus dangereux mis au jour depuis 1996 en France". Le procureur de la République faisait référence à une campagne de neuf attentats à la bombe commis entre juillet et octobre 1995, ayant fait 10 morts et plus de 200 blessés, revendiqués par le Groupe islamique armé (GIA) algérien. Un autre attentat similaire commis en 1996 au RER Port-Royal, jamais élucidé, avait fait trois morts.