François Fillon peut dire merci à Christine Angot

3:09
  • Copié
SAISON 2016 - 2017

Chaque matin, Yves Thréard nous livre son analyse politique à quelques semaines de l'élection présidentielle.

François Fillon peut dire merci à Christine Angot.

Elle est arrivée de noir vêtue, le regard sombre et la mine mauvaise. Elle s’appelle Christine Angot. Elle est écrivain, de gauche. Elle était, hier soir, l’invitée surprise de l’Émission politique de France 2, face à François Fillon, le candidat aux mille affaires.
Et pour une surprise, ce fut une méprise, tant ce moment de télévision fut la caricature de ce qu’est un tribunal médiatique, une dictature de la bien-pensance.
En chaisière de la morale publique, Christine Angot s’est voulue la parole du peuple, le procureur du politicien pourri. Or elle n’était qu’une marionnette ridicule, l’intolérance faite intellectuelle.
Dans un long monologue, elle l’a assené de coups, l’accusant de toutes les malhonnêtetés. Elle voulait accabler Fillon, elle lui a rendu service.

Pour le coup au tribunal d'Yves Thréard, elle n'a droit à aucune circonstance atténuante.

Le ton, la posture, le texte qu’elle a lu, tout était nul. Elle se voulait Maurice Clavel quittant les plateaux de l’ORTF en lançant un magistral : "Messieurs, les censeurs, bonsoir ". Elle est sortie d’elle-même, au bord de la crise de nerfs, sous les huées du public (c’est vrai très filloniste), sans qu’elle soit censurée. Elle avait tout dit et mal dit. Son procès de Moscou était raté.
Elle a cru faire sensation en accusant Fillon de faire un "chantage au suicide" car, peu avant, il avait évoqué pour lui une situation comparable à celle qu’avait vécue par Pierre Bérégovoy. Effet loupé, minable. Pas étonnant pour un écrivain qui s’était déjà illustré, récemment, en publiant une tribune risible dans le JDD pour demander à François Hollande de revenir sur sa décision de ne pas se représenter.
Quand on est écrivain et qu’on prétend se mêler de politique, mieux vaut avoir du nez, des arguments et du talent.

Fillon, lui, est resté d’un calme olympien.

Il n’avait rien à craindre alors que, peu avant, les accusations très dures de Fillon se disant victime d’un prétendu cabinet noir de l’Élysée aurait mérité une vraie contre-attaque. Hier soir, les électeurs de droite peuvent dire merci à Christine Angot.