Les Français sont-ils 23e pour la maîtrise de la langue anglaise en Europe ?

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Valérie Pécresse affirme que la France se trouve en 23e position concernant la maîtrise de la langue anglaise en Europe.

Le Vrai Faux de l’Info avec Valérie Pécresse qui potasse son anglais avant l’élection américaine.

Les Français ont beau se passionner pour ce qui se passe outre-atlantique, ils sont souvent incapables de soutenir une conversation, et c’est mauvais pour le tourisme. 

Valérie Pécresse : "Moi, je suis très peinée parce qu'on est 23e sur la maîtrise de la langue anglaise en Europe".

Les Français sont 23e en Europe pour la maîtrise de la langue anglaise, c’est vrai ou c’est faux ?

C’est même pire que ça, nous sommes derniers, cancres absolus au niveau européen. Sur 70 pays, la France se classe 37e dans l’étude qui fait référence, celle du groupe Education First qui mesure chaque année le niveau de connaissances en anglais de centaines de milliers d’adultes. 910.000 personnes y ont d’ailleurs répondu en 2014. On apprend ainsi que les Ukrainiens et les Chiliens font mieux que nous et que la France se retrouve en fait, à peu près au niveau de l’Équateur. 

Pire, notre niveau ne cesse de baisser. En 2011, 1e année de l’étude, la France se hissait à la 17ème place, devant l’Italie et l’Espagne, notamment, qui ont depuis mis en œuvre des réformes.  La tendance s’est donc inversée. Cancres et fiers de l’être en somme puisque les auteurs de l’étude ne voient aucune amélioration, ni aucune raison d’espérer. 

Mais le niveau des jeunes doit quand même être meilleur, non ?

Ailleurs oui. Les 18-20 ans ont un niveau d’anglais plus élevé que leurs ainés sauf en France, où la différence avec les plus de 40 ans est d’à peine trois points dans les tests. La Commission européenne le confirme d’ailleurs, seuls 14% de nos lycéens maîtrisent bien l’anglais. En Suède, ils sont 82% à parler couramment la langue de Shakespeare. Comment est-ce possible ? Où est-ce que l’on se trompe ? Parce qu’on a fait des plans, des comités de réflexion et des réformes mais le blocage serait en fait politique.

Comment cela politique, on ne voudrait pas apprendre l’anglais ?

Ben pas vraiment. Il y a toujours cette sorte d’aversion culturelle pour la langue de l’impérialisme, tous les spécialistes le disent, on rejette aussi l’élitisme. Plus de 300 écoles primaires en Espagne ont un enseignement totalement bilingue, en France, au contraire, on a supprimé ces classes. Et puis surtout, il y a un problème de méthode. 

Depuis 2014, l’enseignement d’une langue est obligatoire dès la classe de CP mais en fonction des compétences des enseignants. Donc si eux-mêmes ne parle pas anglais, ça ne sert à rien. Plus tard, l’anglais est traité comme une matière secondaire avec seulement trois heures de cours en 5e, c’est autant que le sport. Et l’approche n’est pas efficace, on veut que l’élève parle plutôt que d’écouter un cours magistral. Mais avec des classes de 35 élèves au lycée, c’est tout simplement impossible. S’ils parlent deux heures dans l’année, ce sera déjà beaucoup. Bref, une solution pourrait passer par la télévision et que cesse le doublage systématique des séries américaines. Elles ne l’ont jamais été en Europe du Nord, dans les pays qui s’en sortent mieux en anglais.