L’équivalent d’un département français disparaît-il tous les sept ans ?

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François de Rugy affirme que, tous les sept ans, l’équivalent d’un département français disparaît, mangé par l’urbanisation.

Le vrai-faux de l’info avec l’écologiste François de Rugy.

Alors que la Justice vient de valider le début des travaux à Notre-Dame-Des-Landes, l’écologiste s'affole : l’urbanisation de la France serait frénétique.

François de Rugy : "Tous les sept ans, l'équivalent de la surface d'un département français disparaît, mangé par l'urbanisation, mangé par les projets d'infrastructure".

Tous les sept ans, l’équivalent d’un département français disparaît, mangé par l’urbanisation, c’est vrai ou c’est faux ?

C’est faux. Ce serait même plutôt le contraire, l’urbanisation stagne en France, voire régresse. Le taux de croissance démographique des territoires ruraux est supérieur à celui des villes et les espaces naturels, les bois et les prairies se sont un peu étendus depuis 10 ans. Ils représentent aujourd’hui 40% du territoire français. 

En fait, la statistique que cite Francois de Rugy, est issue d’une étude, très sérieuse publiée en 2010 par le ministère de l’Agriculture, qui mesure tous les ans la part de territoire affectées aux trois grands types d’occupation : l’agriculture, la nature et le reste que l’on appelle les espaces artificialisés. En 2010 donc, le ministère s’alarmait en indiquant que la surface de ces sols artificialisés venait de fortement augmenter pendant deux ans et il donnait cette image "à ce rythme cela représente un département tous les sept ans". Sauf que ce rythme depuis s’est nettement ralentit et les dernières études montrent que ces sols artificialisés ont progressé de 60.000 hectares en moyenne chaque année. Soit, pour reprendre la même image, un département tous les 11 ans. Ils recouvrent aujourd’hui 9,3% du territoire français. 

Donc l’urbanisation progresse. Moins vite, peut-être, mais il a raison ?

Cela dépend de quoi on parle. Les sols artificialisés, qu’est-ce que c’est ? Ce sont les routes, les parkings, les villes évidemment, mais aussi les chemins agricoles, les cours dans les fermes, les parcs et jardins. Tout ce qui n’est pas agricole ou la nature sauvage. Or les jardins et les espaces verts, ont représenté 40% des nouveaux espaces artificialisés ces 10 dernières années, les maisons individuelles 14% et les projets d’infrastructure qu’évoque Monsieur de Rugy, une part beaucoup moins importante de seulement 16% pour les routes et 12% pour les zones commerciales et industrielles. C’est important, c’est réel mais à relativiser. D’autant plus que la population de la France a augmenté de 2,2 millions pendant ces années et que les habitudes ont changé, on veut être dans une maison, on veut des services, des routes pour aller en ville plutôt que d’urbanisation, il faudrait parler de Rurbanisation.

Au détriment des terres agricoles ?

Voilà. Elles n’occupent plus que 51% du territoire national, c’était 60% dans les années 60.