Envoyé spécial : un journaliste parvient à entrer dans des grands magazins avec des armes

Le fait média du jour, Jérôme Ivanitchtenko 01.04.2016 1280x640 5:15
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Le magazine de France 2, Envoyé spécial, diffusait hier un reportage sur les agents de sécurité où l'on pouvait voir un journaliste parvenir à entrer dans des grands magasins parisiens avec des armes.

Le fait média du jour, c’est ce reportage stupéfiant, diffusé hier soir sur France 2. Le magazine Envoyé Spécial s’intéressait aux agents de sécurité, une profession en première ligne depuis les attentats de novembre à Paris et à Saint-Denis.

Dans ce reportage, on découvrait une séquence hallucinante et très inquiétante.

Le magazine d’information de France 2 se penchait sur ces vigiles, en charge de la sécurité des lieux les plus fréquentés du pays.
Ils sont 170.000 et sont présents partout : dans les gares, devant les hôpitaux, les musées, aux abords des enceintes sportives, des salles de spectacle ou des grands centres commerciaux.
Les centres commerciaux, ce sont eux qui se retrouvaient hier soir au cœur de ce reportage édifiant.

L’auteur de l’enquête effectue ce qu’on appelle un "testing", un test grandeur nature. Il se met en situation, en caméra cachée, pour vérifier l’efficacité des dispositifs de sécurité mis en place.
La scène se déroule aux Quatre temps, situé dans le quartier d’affaires de la Défense, dans l’ouest parisien. C’est le centre commercial le plus fréquenté de France, avec près de 46 millions de visiteurs par an.
La conclusion est ahurissante : introduire une arme à feu dans le plus grand centre de shopping de France n’est donc pas chose impossible…

Et à en croire ce reportage, la situation n’est pas unique.

Un peu plus tard, le journaliste poursuit son test. Toujours avec son arme à feu , toujours camouflée dans un sac à dos. Il se rend cette fois dans le quartier des grands boulevards, au cœur de Paris.
Des détecteurs de métaux qui ne se déclenchent pas, des palpations très aléatoires, des fouilles inefficaces. Dans un contexte de plan Vigipirate renforcé, où les risques d’attentats sont élevés, la situation semble tout bonnement ahurissante.

Le journaliste essaye ensuite de comprendre comment il est possible d’entrer dans un grand magasin avec une arme à feu.

L’auteur du reportage interroge l’ancien patron d’une société de sécurité, un expert de la prévention des risques. Et pour ce spécialiste, l’inefficacité des dispositifs mise en lumière par le journaliste d’Envoyé Spécial a plusieurs origines.
Ce serait donc par souci d’économie que certaines grandes enseignes rechigneraient à engager des agents de sécurité plus compétents et donc forcément plus chers.

Un secteur en plein essor.
Depuis les attentats du mois de novembre, le besoin en effectif aurait augmenté de 30%. Ça oblige les sociétés spécialisées à recruter dans l’urgence pour répondre à la demande et à former ses vigiles de plus en plus vite.

Et pour le plus grand des paradoxes, elles le font au détriment de notre sécurité…