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Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie.

Les entreprises françaises sont les championnes mondiales pour le versement des dividendes.

C'est ce que montre une grande étude réalisée par l'ONG Oxfam sur les entreprises du CAC 40.
Qu’est-ce qu’un dividende ? Quand une entreprise fait des bénéfices, ces bénéfices sont ensuite partagés en trois.
Une partie va aux actionnaires ce sont les dividendes.
Une partie reste dans l'entreprise pour financer l'avenir, ce sont les investissements.
Et enfin, une dernière partie est distribuée aux salariés c'est tout ce qui est participation ou intéressement.
Nicolas Sarkozy avait voulu établir la règle des trois tiers (un tiers pour les actionnaires, un tiers pour l'entreprise et un tiers pour les salariés) mais on n'y est pas du tout.
En France, les actionnaires rafflent les deux-tiers des bénéfices, 68% exactement. Puis, vient l'investissement qui représente 27%. Enfin, les salariés récupèrent la part du pauvre soit à peine 5%.
La France fait exception car les entreprises allemandes ou anglaises versent moins de dividende. On est à 55% en moyenne en Europe.
Mais surtout, aux États-Unis, pays du capitalisme, les dividendes ne représentent que 48% des profits contre 68 chez nous.

Qu'est-ce qui explique cette préférence française pour les dividendes ?

Le problème est connu. La France a des entreprises mondiales comme l'Oréal, Sanofi ou Total mais pas de capitaux.
En France, on n'achète pas d'actions. C'est culturel. Souvenez-vous de Lionel Jospin qui était très fier de ne jamais avoir acheté une action de sa vie.
Du coup, nos géants mondiaux du CAC 40 font "la manche" pour trouver des capitaux.
Ils sont obligés d'aller draguer des fonds de pension en Californie ou au Texas. Or, pour ces fonds américains, la France est un peu exotique. Les entreprises françaises sont obligées de promettre de gros dividende pour les séduire, plus qu'ailleurs.
On voit même des entreprises françaises verser des dividende supérieurs à leur bénéfice, ce qui est techniquement abérant. Ça veut dire qu'elles s'endettent pour payer le dividende.

Comment sortir de cette logique infernale ?

C'est la thèse du dernier livre de l'économiste Patrick Artus. Il faut se réapproprier nos entreprises. Pour cela, il faut que les Français achètent des actions.
Le gouvernement souhaite également renforcer la présence des salariés au conseil d'administration.
En clair, il faut développer un capitalisme européen pour reprendre les manettes de nos géants du CAC 40.