2:22
  • Copié

Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie.

En Allemagne, le SPD lance le débat sur le "Revenu Universel" proposé par Benoit Hamon lors de la campagne Présidentielle.

Le ministre de l'Emploi allemand propose de supprimer les aides sociales pour certains chomeurs "longue durée", au profit d'un salaire minimum en echange de travaux d'intérêt général. Certains avancent un salaire minimum de 1.200 euros par mois soit trois fois plus que les fameux mini-jobs, payés 450 euros par mois.
Il faut dire que le SPD, qui est à l'origine de ces mini-jobs, doit se refaire une virginité sociale s'il veut gagner des élections tant ces fameuses réformes Schroeder restent impopulaires en Allemagne où l'on compte des millions de "travailleurs pauvres".

Mais, ce débat sur les "travailleurs pauvres" ne concerne pas que l'Allemagne ? Partout, on constate une paupérisation des classes moyennes ?

Exactement, c'est le cœur du dernier livre détonnant de l'économiste Patric Artus, intitulé "Et si les Salariés se révoltaient" (chez Fayard).
Deux chiffres résument cette paupérisation des travailleurs :
En 10 ans, dans les pays développés, les deux tiers des salariés ont vu leurs revenu stagner ou baisser.
Et dans le même temps, la part des profits a grimpé de 13 à près de 17% du PIB.
En clair, les actionnaires ont capté l'essentiel de l'enrichissement au détriment des salariés.
Détail important, cette dérive est à l’œuvre dans tous les pays développés sauf dans deux pays selon Patrick Artus : la France et l'Italie.
Néanmoins, c'est là une tendance lourde et qui devrait malheureusement s'accentuer avec la robotisation car elle détruit des emplois de plus en plus qualifiés et qui sont remplacés par des métiers basiques de services à la personnes et où les syndicats sont peu présents.
En gros, l'ancien cadre de chez General Motors se retrouve chauffeur Uber ou livreur Deliveroo.

Que faire pour lutter contre cette dérive ?

Certains, on le voit, (comme le SPD en Allemagne ou Benoit Hamon) proposent le revenu universel pour vivre dignement.
Patrick Artus, lui, propose d'intégrer davantage le salarié au cœur du système, dans les instances décisionnaires mais aussi au capital. En fait, c'est le sens du rapport Senart-Nota qui veut réorienter l'entreprise au profit des salariés.
Sinon, attention, nous dit Patrick Artus, les salariés se révolteront avec leur bulletin de vote et porteront les populistes au pouvoir.