Manuel Valls chaleureusement accueilli par le Medef

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Noémi Marois , modifié à
DISCOURS - Au lendemain de l'annonce du nouveau gouvernement, le Premier ministre s'est exprimé mercredi lors de l'ouverture de l'université d'été du Medef.

Le premier ministre s'est exprimé devant un public chaleureux lors de l'ouverture de l'université d'été du Medef, à Jouy-en-Josas (Yvelines). Pierre Gattaz, qui l'a précédé à la tribune, avait appelé à cesser de raisonner en termes de "donnant-donnant" dans l'application du Pacte de responsabilité. Cet accord prévoit prévoit des aides aux entreprises afin de créer des emplois. Le président du Medef avait aussi appelé le gouvernement à "oser les réformes". Manuel Valls lui a répondu dans un discours à forte teneur social-démocrate, provoquant une standing-ovation dans le parterre.

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"Moi, j'aime l'entreprise"Valls s'est déclaré : "Entrepreneurs, la France a besoin de vous (...). Moi, j'aime l'entreprise". Et selon lui, il n'est pas le seul : "Les Français ne s'y trompent pas", ils apprécient les PME.

Appel au rassemblement. "Cessons d'opposer systématiquement Etat et entreprises", a demandé Manuel Valls. La France est confrontée selon lui à "une crise de confiance, d'identité". Il faut se rassembler comme on le fait "dans les autres pays". Il faut "s'unir sur l'essentiel" et cela vaut aussi "pour les forces politiques".

Le gouvernement de la clarté. Le nouveau gouvernement, c'est le "choix de la clarté et de la cohérence dans la mise en oeuvre des orientations économiques", décidées en début d'année.

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Le Pacte de responsabilité. "Il est absurde de parler de cadeaux faits aux entreprises", a souligné Manuel Valls. Il a rappelé le contexte actuel ("une économie de marché") et a reconnu que la France "a un problème de compétitivité".

Le premier ministre a rappelé que le crédit impôt-compétitivité-emploi (CICE) a "permis de développer l'attractivité" des entreprises françaises. Il reconnaît cependant que les effets du pacte de responsabilité ne sont pas visibles dans toutes les entreprises. 

Mais "les impôts pour les ménages comme pour les entreprises ont trop augmenté". Pour le premier ministre, "ce choix a trop duré dans notre pays, ce n'est plus possible".

Simplification du Code du travail. Il a aussi parler de "simplification" sur le Code du travail, notamment sur les seuils sociaux et le travail du dimanche. Il a parlé plutôt d'"équilibre" plutôt que de "donnant-donnant" dans les futures négociations.

"Ne pas dévier de cap". Abordant l'ensemble des réformes prévues dont celle des régions qui "aboutira", il a prévenu : "nous ne dévierons pas de ce cap". Des milliards d'euros d'achats peuvent être rendus au pouvoir d'achat aux Français. Il a annoncé vouloir aussi agir sur "la demande" car "l'économie marche sur deux jambes", l'offre et la demande.

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"Regarder les choses en face". Dans un contexte de faible inflation et d'absence de croissance, Manuel Valls ne veut pas faire le choix de l'austérité. "Les Français attendent des chefs d'entreprise qu'ils agissent avec responsabilité", a expliqué Manuel Valls. Il attend des patrons d'investir, d'embaucher, prendre des apprentis, mieux rémunérer les employés. Il faut "faire plus et plus vite". 

Manuel Valls en appelle au "patriotisme" et à la "mobilisation" pour que demain, la France "soit plus forte".

Refus d'un face-à-face avec l'Allemagne. Le Premier ministre a déclaré également que "l'Europe a plus que jamais besoin d'une entente forte, durable et productive entre la France et l'Allemagne". En évoquant la politique économique et budgétaire dans la zone euro, Manuel Valls a affirmé qu'"il ne s'agit pas se défausser en changeant les règles, en s'exonérant des réformes nécessaires ou encore en montrant du doigt l'Allemagne ou en l'invectivant".

"Je refuse comme le président de la République un face-à-face absurde avec l'Allemagne, faisons attention au projet européen", a ajouté le chef du gouvernement, en réponse aux attaques répétées d'Arnaud Montebourg.

Réaction à droite. Thierry Solere, le député de l'UMP de Boulogne-Billancourt, a annoncé sur Twitter que son parti pourrait voter les mesures de Valls quand elles seront présentées à l'Assemblée Nationale. 

Du côté du PS. Laurent Baumel, le député socialiste frondeur, a qualifié sur BFMTV de "copié-collé" des discours de Tony Blair ce discours de Manuel Valls, "c'est-à-dire que c'est une proposition idéologique pour rompre avec tout ce que à quoi nous avons cru à gauche depuis des décennies". A la tête du Parti travailliste, puis comme chef du gouvernement, Tony Blair avait réformé en profondeur l'idéologie de son parti, le convertissant à l'économie de marché. "Je peux difficilement cacher mon trouble", a encore dit le député d'Indre-et-Loire. 

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