Troadec : un retour de l'écotaxe "aurait rallumé la guerre"

Pour Christian Troadec, le retour de l'écotaxe "aurait rallumé la guerre".
Pour Christian Troadec, le retour de l'écotaxe "aurait rallumé la guerre". © AFP
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Marguerite Lefebvre et L.B , modifié à
Matignon a coupé court mardi aux velléités d'élus locaux de mettre en place une écotaxe au niveau régional. "C'est la moindre des choses", a réagi sur Europe 1 Christian Troadec, l'un des fondateurs des "bonnets rouges". 
INTERVIEW

"C'est la moindre des choses". Christian Troadec, l'un des fondateurs des "bonnets rouges" a réagi sur Europe 1 à la décision du gouvernement de couper court à l'idée d'une écotaxe régionale. Une piste récemment avancée par plusieurs élus locaux, dans le Nord-Pas-de-Calais/Picardie notamment.

"Il était temps...". Pour Christian Troadec, la mise en place d'une écotaxe régionale aurait "rallumé ce spectre qui aurait mis le feu dans toutes les campagnes, tout particulièrement en Bretagne alors même que la situation économique dans toute la France est catastrophique".

Le maire de Carhaix, dans le Finistère, en est convaincu : au moment "où les entreprises ont besoin de retrouver un ballon d'oxygène pour réinvestir", le retour de l'écotaxe "aurait rallumé la guerre". "Il était temps que le gouvernement enterre définitivement l'écotaxe, il a fallu plus de 48h pour qu'il réagisse", souligne le leader breton des Bonnets rouges qui reste "vigilant". En effet, selon lui, "ce gouvernement a plus d'un tour dans son sac" et pourrait à tout moment "mettre en place par la porte ou la fenêtre un dispositif qui portera ce nom ou un autre nom d'écotaxe". 

Les destructions de portiques, des manifestations marquées par des échauffourées avec les forces de l'ordre avaient conduit le gouvernement de Jean-Marc Ayrault à suspendre l'application de cette mesure à partir de fin octobre 2013. Dispositif finalement abandonné par le gouvernement de Manuel Valls en octobre 2014. Mi-juin, la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, avait dit qu'elle allait examiner l'idée de laisser la possibilité à certaines régions de mettre en place une écotaxe pour les poids lourds en transit. 

"Le débat reviendra", prédit Bartolone. Christian Troadec a de bonnes raisons de redouter un retour de l'écotaxe par des voies détournées, car certains y pensent sérieusement. C'est notamment le cas du président de l'Assemblée nationale, qui a déclaré mercredi que "le débat reviendra". "Pas sous la forme d'une écotaxe, mais il va bien falloir que le gouvernement fasse des propositions aux différentes régions pour pouvoir financer les transports de demain", a déclaré Claude Bartolone sur iTELE.

"Je comprends la décision du gouvernement mais la question des financements pour permettre à nos systèmes routiers, de transports en commun de s'améliorer est indispensable", a poursuivi celui qui est par ailleurs tête de liste PS aux régionales en Ile-de-France. "Pour la région IDF en particulier, je vois l'impasse dans laquelle nous pourrions être en 2025 s'il n'y a pas de ressources nouvelles. (...) Il faudra trouver une contribution", a-t-il ajouté, précisant qu'il avait "cette discussion depuis quelque temps avec le Premier ministre" Manuel Valls.